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"L'Assemblée est en état de marche": Yaël Braun-Pivet "n'anticipe pas" de nouvelle dissolution

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet au perchoir le 8 avril 2025

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet au perchoir le 8 avril 2025 - Thomas SAMSON / AFP

La présidente de l'Assemblée nationale défend l'efficacité de la législature actuelle, caractérisée par une division entre trois blocs qui prive le gouvernement d'une majorité absolue. Emmanuel Macron a affirmé récemment n'avoir "jamais envisagé" une nouvelle dissolution.

Une fois, mais pas deux. La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet "n'anticipe pas" une nouvelle dissolution après celle prononcée par Emmanuel Macron au soir des élections européennes le 9 juin 2024, une décision à laquelle elle s'était opposée tentant de faire changer d'avis le chef de l'État.

"L'Assemblée est en état de marche, même si parfois c'est difficile, houleux ou perturbé par des invectives", se justifie la patronne du Palais Bourbon dans un entretien au Figaro mis en ligne ce mercredi 8 mai.

Avant d'énumérer des textes adoptés depuis les élections législatives anticipées de juin et juillet 2024: "Nous avons doté le pays d'un budget, de lois contre le narcotrafic, sur l'introduction de la notion de consentement dans la définition pénale du viol, sur la reconstruction de Mayotte, etc."

Une manière de s'opposer à l'idée selon laquelle l'Assemblée nationale ne pourrait fonctionner en raison de sa tripartition - entre le bloc de gauche, celui de la coalition gouvernementale et celui de l'extrême droite - qui prive le gouvernement d'une majorité absolue et l'oblige à des alliances.

"Il existe des voies de passage"

"Je ne pourrai pas imaginer que l'on perde à nouveau autant de temps, car nous avons beaucoup de choses à faire. L'objectif est que nous puissions faire des réformes et je ne suis pas de ceux qui pensent que nous ne pouvons rien faire", insiste Yaël Braun-Pivet.

"Il existe des voies de passage, et, même si tout prend plus de temps, ça vaut le coup", ajoute-t-elle.

Même s'il le souhaitait, Emmanuel Macron ne pourrait agir avant cet été, la Constitution précisant que le président doit attendre un an après la tenue d'élections législatives anticipées, pour pouvoir à nouveau dissoudre.

Le 24 avril dernier, ce dernier a affirmé lors d'une visite à Madagascar n'avoir "jamais envisagé" de dissoudre une nouvelle fois, récusant des informations de l'agence de presse américaine Bloomberg. Celle-ci affirmait qu'il avait "consulté ces dernières semaines des personnes de son premier cercle à propos d'un tel scénario".

Avant qu'Emmanuel Macron ne choisisse de dissoudre l'Assemblée nationale en juin 2024, Yaël Braun-Pivet a cherché à le convaincre de renoncer, avant d'afficher publiquement ce désaccord par la suite.

Ce qui n'est pas inédit. En effet, la députée des Yvelines sait faire entendre sa voix, elle qui s'était imposée au perchoir en 2022 contre l'avis d'un certain Emmanuel Macron lui préférant à l'époque le député des Français de l'étranger Roland Lescure.

Celle qui revendiquait une parole "libre" auprès du Monde en février dernier, n'a pas hésité à critiquer une pratique du pouvoir "beaucoup plus verticale" qu'espéré, à l'occasion de la sortie en avril de son livre "À ma place" (Buchet-Chastel).

Baptiste Farge