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Fin de vie: Olivier Falorni dénonce "une forme d'indécence" après le report de l'examen des textes au Sénat et suggère un référendum

Le député MoDem Olivier Falorni à l'Assemblée nationale le 27 mai 2024

Le député MoDem Olivier Falorni à l'Assemblée nationale le 27 mai 2024 - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Le député centriste à l'origine des propositions de loi sur la fin de vie a fustigé la décision de la conférence des présidents du Sénat de reporter leur examen, prévu initialement ce lundi 20 octobre. La chambre haute, à majorité LR, a émis plusieurs réserves sur ces textes.

"Il y a urgence." Le député apprenté Modem Olivier Falorni, à l'origine des textes sur la fin de vie, a tiré la sonnette d'alarme samedi 18 octobre, après un nouveau report de leur examen au Sénat.

Les propositions de loi sur les soins palliatifs et sur la création d'une aide à mourir devaient être examinées à partir de ce lundi 20 octobre par la chambre haute. Mais la conférence des présidents du Sénat, qui fixe l'agenda, n'a finalement pas reprogrammé ce moment à l'ordre du jour, à cause notamment d'un calendrier surchargé lié aux discussions sur le budget.

"Ne pas reconnaître l'urgence, c'est une forme d'indécence", a dénoncé Olivier Falorni sur France Inter, estimant qu'il y avait "une forme de sabotage qui ne dit pas son nom".

"Le groupe LR majoritaire [au Sénat] fait tout pour que ce débat n'ait pas lieu, a-t-il encore estimé, demandant à l'exécutif d'agir. Le gouvernement a des semaines dédiées, ils peuvent inscrire dans l'ordre du jour du Sénat ces deux textes importants".

Vers un référendum?

Autrement, Olivier Falorni propose la tenue d'un référendum, comme Emmanuel Macron l'avait déjà suggéré en mai dernier, "si à l’issue de la première lecture, il y a un enlisement".

"Pour éviter que ce référendum ne se transforme en plébiscite pour ou contre le président, je pense qu'il faudrait soumettre le texte qui a été adopté par l'Assemblée nationale de façon transpartisane au mois de mai", a jugé le député centriste.

La quasi-totalité du calendrier du Sénat est, pour l'heure, consacrée à l’examen du budget entre mi-novembre et Noël. La chambre haute du Parlement avait initialement prévu deux semaines d’examen de ces textes à partir du 7 octobre, mais la chute du gouvernement de François Bayrou avait causé un premier report.

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Et ce, avant que les nouvelles discussions à partir de ce lundi ne soient donc annulées en raison de la démission de Sébastien Lecornu, finalement renommé Premier ministre quelques jours plus tard.

Ce nouveau report risque de compliquer les chances de voir aboutir avant la fin du quinquennat cette réforme sociétale majeure, mise en chantier en 2022 par le président de la République. Deux lectures seront nécessaires dans chaque chambre avant son aboutissement et le Sénat, qui penche à droite et a émis certaines réserves, pourrait vouloir modifier le texte sur l'aide à mourir.

Gabriel Joly avec AFP