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"Erreur de casting": la vice-présidente de l'Assemblée nationale Nadège Abomangoli visée par un courrier raciste

La vice-présidente de l'Assemblée nationale française, Nadege Abomangoli, regarde la séance de débat sur la première partie du projet de loi de finances 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 21 octobre 2024.

La vice-présidente de l'Assemblée nationale française, Nadege Abomangoli, regarde la séance de débat sur la première partie du projet de loi de finances 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 21 octobre 2024. - Ludovic MARIN / AFP

Dans une lettre adressée à la députée LFI, un homme a multiplié des messages racistes à l'encontre de la vice-présidente de l'Assemblée nationale. "Une noire n'a rien à faire à ce poste", a lancé l'auteur du courriel.

La vice-présidente de l'Assemblée nationale et députée LFI Nadège Abomangoli a publié sur X ce vendredi 11 juillet un courrier raciste d'un certain "M. Jourdain", qui s'attaque notammment au statut de l'élue qui lui donne "des frissons de malaise".

"Madame la fausse vice-présidente, je souhaite que la dissolution se produise car vous êtes une erreur de casting (...) Une noire n'a rien à faire à ce poste", a lancé l'auteur de la lettre, qui revendique son statut d'"homme blanc" et son "nom de famille" qui aurait "plus de mérite" d'avoir son poste.

"Le décolonialisme ne vous rend pas légitime. Partez. Vous n'avez pas votre place ici". Ni alleurs", écrit également l'auteur de cette lettre.

"Les racistes expriment sans complexe"

Sur X, la députée LFI a dénoncé les propos de cette personne, indiquant qu"une femme noire au perchoir de l’assemblée, c’est voir leur hiérarchie sexiste et raciste, ainsi que leurs privilèges s’effondrer".

"Dans la France d’aujourd’hui, les racistes expriment sans complexe leur nostalgie de l’esclavage et de la colonisation, leur haine de nos personnes et de notre réussite", a expliqué Nadège Abomangoli sur le réseau social.

"Ils croient nous humilier, nous intimider, nous faire peur. Ils se trompent", a-t-elle ajouté. En réaction, la cheffe des députés LFI Mathilde Panot apporté son soutien à la Nadège Abomangoli: "n’en déplaisent aux racistes, nous sommes immensément fiers que la première femme noire à présider l’assemblée soit une insoumise et une antiraciste".

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La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a également condamné les insultes envers la députée, indiquant que "le racisme n’a pas sa place dans notre République".

Ce n'est pas la première fois qu'un député est visé par des injures racistes. En 2022, le député LFI Carlos Martens Bilongo avait indiqué avoir reçu une centaine d'insultes racistes dans ses mails.

Plusieurs messages racistes envers d'autres députés

Des messages qui sont survenus, selon l'élu, après les propos du député RN Grégoire de Fournas avait à l'Assemblée nationale "qu'il retourne en Afrique". Une prise de parole qui, selon le député du RN, concernait un bateau transportant des migrants.

En juin 2023, la députée Horizons Naïma Moutchou avait déposé plainte après avoir reçu un mail contenant une photo de singe, une corde de pendu et un doigt d'honneur.

En 2024, les autorités françaises ont enregistré 9.400 crimes et délits "à caractère raciste", soit une hausse annuelle de 11 %, par rapport à 2023.

Ilyana Hamiti