"Démission! Démission!": chahuté à l'Assemblée, Ayrault en appelle à la "dignité" des élus

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault répond à Claude Goasguen lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, le 10 avril 2013 - -
"Ma question s'adresse au Premier ministre, oui, vous Monsieur Ayrault, qui ne répondez jamais aux questions que l'on vous pose". En ouverture des questions au gouvernement, le député UMP Claude Goasguen a donné le ton d'une séance tendue et mouvementée, mercredi à l'Assemblée.
"Démission! Démission!"
Dans une chambre basse chauffée à blanc, l'opposition a multiplié les appels à la démission de Jean-Marc Ayrault, tapant du poing sur les pupitres et multipliant les cris de contestation à chaque prise de parole d'un élu de gauche, obligeant le président PS de l'Assemblée Claude Bartolone à intervenir plusieurs fois pour tenter de calmer le jeu.
C'est d'ailleurs sous les cris "Démission! Démission!", que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'est avancé au micro pour répondre aux attaques. "Ce mandat exige un peu de dignité et de respect. En vous comportant de la sorte, messieurs de la droite, vous vous comportez de manière indigne", a-t-il fustigé à l'attention des députés de l'opposition.
Sur Twitter, la co-présidente du groupe EELV-Les Verts a également fait part de son malaise:
#directAN En tant que parlementaire, je ne suis pas fière du spectacle donné cet après-midi dans l'hémicycle.
— Barbara Pompili (@PompiliBarbara) April 10, 2013
"Mesdames et messieurs hurleurs de la droite"
Chahuté, hué, Jean-Marc Ayrault a ensuite défendu la série de mesures en faveur de la transparence présentées le midi même par François Hollande. "Il est nécessaire d'aller aux racines du mal, en allant lutter contre les trafic, les montages financiers, les paradis fiscaux", a poursuivi Jean-Marc Ayrault.
Et d'interpeller les députés de l'opposition sur le projet de loi à venir, présenté le 24 avril prochain: "Mesdames et messieurs hurleurs de la droite, serez-vous au rendez-vous de la sévérité? Serez-vous au rendez-vous de la lutte contre la fraude fiscale, les montages les plus frauduleux? Serez-vous au rendez-vous de la lutte contre les paradis fiscaux?, a demandé par trois fois Jean-Marc Ayrault. Je prends date et nous serons tous devant nos responsabilités."
Ayrault accepte une commission d'enquête parlementaire
Enfin, Jean-Marc Ayrault a accepté le principe d'une commission d'enquête parlementaire, proposée par l'UDI. "Je n'ai aucun doute que l'Assemblée nationale décidera la création d'une commission d'enquête à votre initiative", a-t-il déclaré répondant à Jean-Louis Borloo, qui préside également le groupe UDI à l'Assemblée, lors des questions au gouvernement.
"Nous sommes dans un régime qui a un caractère parlementaire et le rôle de contrôle qui est le votre doit être totalement respecté", a-t-il ajouté, assurant qu'il n'y avait pas non plus "d'obstacle du point de vue de la garde des Sceaux".
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