Dassault dit n'avoir "jamais été informé de ce qui [lui] était reproché"

Serge Dassault a profoté de la tribune dy Sénat poru clamer son innocence. - -
Les sujets concernants se prêtent plus aux confidences, comme a pu le constater lundi le Sénat. Alors que l'Assemblée examinait un projet de loi qui améliore les droits des personnes placées en garde à vue ou des suspects interrogés libres, le sénateur Serge Dassault a demandé à prendre la parole pour éclairer ses collègues de sa propre expérience.
"Je suis le seul ici à avoir subi une garde à vue en deux jours. Je dois vous dire que mon avocat n'a pas eu accès au dossier me concernant pendant ces deux jours de garde à vue. Je n'ai moi-même jamais été informé de ce qui m'était reproché", a expliqué Serge Dassault, comme l'a remarqué Le Lab d'Europe 1. Le sénateur est ressorti libre, jeudi, à l'issue d'une garde à vue dans le cadre de l’enquête sur les achats de voix présumés lors des élections municipales de 2008, 2009 et 2010 à Corbeil-Essonnes.
Et le sénateur de 88 ans de poursuivre en clamant son innocence: "J'ai répondu à toutes les questions qui m'étaient posées et j'ai finalement compris que tout tournait autour de soi-disant achats de voix ce que j'ai contestés puisqu'il n'y en a jamais eu. Et tous les soi-disant témoignages qui ont été apportés sont des mensonges."
Gérard Longuet dans le même cas
Un autre sénateur a enchaîné en rectifiant les propos de l'industriel. "Monsieur Dassault n'est pas seul en ce cas; j'ai, moi aussi, connu l'expérience de la garde à vue au siècle dernier pour avoir été le trésorier d'un parti", a expliqué l'UMP Gérard Longuet.
Une autre élue de la chambre haute, Nathalie Goulet, a également apporté son expérience au débat. "Demain il y aura sept ans, je vivais un calvaire dans des procédures innommables... Je puis témoigner de la détresse, de la fragilité des individus dans ces circonstances, même de personnes aguerries. Toutes les mesures qui viendront conforter leurs droits seront bienvenues à l'heure où Internet et la presse font totalement fi du secret de l'instruction et répandent des dénonciations calomnieuses", a expliqué la sénatrice centriste, selon le compte-rendu de la séance.
L'accès au dossier en garde à vue adopté
Les sénateurs examinaient la transposition d'une directive européenne de mai 2012. Le texte gouvernental a été adopté par tous les groupes politiques. Le projet de loi doit maintenant être voté par l'Assemblée nationale, pour entrer en vigueur début juin, date limite de transposition de la directive européenne. Adoptée le 22 mai 2012, celle-ci prévoit notamment "qu'à n'importe quel stade de la procédure pénale" les documents "essentiels pour contester (...) la légalité de l'arrestation ou de la détention soient mis à disposition de la personne arrêtée ou de son avocat".