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Accusée d'être "les bouffons du roi Macron" par le RN, LFI voit en Le Pen "en digne alliée de la macronie"

Renaud Labaye (G), Jean-Philippe Tanguy et Marine Le Pen lors d'une conférence de presse pour présenter le chiffrage de son programme, à Paris le 23 mars 2022

Renaud Labaye (G), Jean-Philippe Tanguy et Marine Le Pen lors d'une conférence de presse pour présenter le chiffrage de son programme, à Paris le 23 mars 2022 - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

En plein débat sur le projet de loi pouvoir d'achat, Jean-Philippe Tanguy et Adrien Quatennens ont eu une vive passe d'armes sur une éventuelle augmentation des salaires. "Vous sortez de votre marxisme de bas étage pour faire passer vos bouffonneries", a lancé le député RN.

Le ton monte encore d'un cran entre la France insoumise et le Rassemblement national. Lors des débuts houleux de l'examen du projet de loi pouvoir d'achat ce lundi soir dans l'hémicycle, les deux forces politiques se sont invectivées.

"Collègues de la France insoumise, j’ai honte pour vous. (…) Vous n’êtes pas là pour faire avancer le pouvoir d’achat ou les droits des travailleurs. Vous êtes les bouffons rouges du roi Macron", a tancé Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme.

Ce proche de Marine Le Pen n'a guère goûté que le premier amendement déposé par la France insoumise sur ce texte concerne la "prime Macron, rebaptisée "prime enfumage". Ces députés préféreraient une augmentation du SMIC.

"Vous sortez de votre maxisme de bas étage pour faire passer vos bouffonneries", a encore accusé celui qui a perdu la présidence de la commission des Finances face à l'insoumis Éric Coquerel.

Le Pen, "digne alliée de la macronie"

Ce dispositif devrait permettre, s'il était adopté, de tripler la prime Macron en passant de 1000 euros maximum par salarié, ou 2000 euros en cas d'accord d'intéressement, à respectivement 3000 et 6000 euros.

Parmi les griefs reprochés à la prime Macron, les insoumis soulignent qu'elle n'ouvre la porte à "aucun droit social" – couverture chômage ou vieillesse, et préferaient une augmentation du SMIC. Ces accusations lui ont valu une vive réponse de la part d'Adrien Quatennens.

"Votre présidente a passé la campagne présidentielle à expliquer qu'elle s'opposait à la hausse des salaires. (...) Le partage de la valeur, ce ne sont pas des primes mais des augmentations de salaire pour vivre dignement de son travail, ce que vous, précisement en digne allié de la macronie, refusez".

Bataille pour prendre la tête de l'opposition

Les deux partis ne cessent de croiser le fer depuis le début de la nouvelle mandature. En cause, la course pour prendre la tête de l'opposition. Un sondage a d'ailleurs donné des sueurs froides dans les rangs de la France insoumise.

Selon cette enquête Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR, les Français considèrent désormais que le Rassemblement national de Marine Le Pen incarne le mieux l'opposition à Emmanuel Macron (43%) devant la Nupes de Jean-Luc Mélenchon (31%).

Marie-Pierre Bourgeois