Parisot : « Je ne regrette pas la formule de racisme anti-entreprise »

Laurence Parisot - -
La présidente du Medef Laurence Parisot, invitée de RMC et BFMTV ce vendredi matin, a assumé ses propos sur le « racisme anti-entreprise » qui règne, selon elle, en ce moment en France, et a prévenu : « sans entrepreneurs, il n'y aurait pas d'emploi ».
Le « racisme anti-entreprise » est « quelque chose que ressentent tous les entrepreneurs français aujourd'hui, quels qu'ils soient, quelle que soit la taille de leur entreprise et le secteur d'activités dans lequel ils exercent », a-t-elle affirmé. « Je ne regrette pas cette formule ».
« Il s’agit d’avoir l’audace »
Après avoir aussi réagi sur les moyens d’améliorer la compétitivité des entreprises françaises, Laurence Parisot est revenue sur la volonté du gouvernement d’aligner la fiscalité des revenus du capital sur celle des revenus du travail. « Vous avez créé votre entreprise, et au bout de plusieurs années, vous cédez votre entreprise, la plus-value est taxée au total à 34.5%, la taxation la plus élevée d’Europe, regrette-t-elle. Si vous augmentez cette taxe à 58 ou 60% vous découragez la prise de risque, l’entreprenariat. Il s’agit d’avoir l’audace, d’emprunter de l’argent, pendant des années vous n’allez pas gagner un rond. Seuls 16% des entrepreneurs se versent des dividendes », rappelle-t-elle. Depuis, le ministre du Travail Michel Sapin a précisé qu’il y aurait une distinction entre les « héritiers » et les autres entrepreneurs.
« Montebourg est un ministre assez troublant »
Enfin, la présidente du Medef a réagi à l’action d’Arnaud Montebourg et au projet de loi qui oblige les groupes à vendre les sites rentables plutôt qu’à les fermer. « C’est consternant, juge-t-elle. Si on veut empêcher les gens d’investir en France, limiter les possibilités, allons-y. On n’a jamais envie de fermer une unité, c’est parce qu’on anticipe la situation économique. Quand on en arrive à l’extrémité d’une fermeture, il y a des mécanismes très protecteurs, qu’on appelle les plans sociaux. La France n’est pas une île. Partout dans le monde on fait le contraire, on desserre les contraintes ».
Selon elle, « Montebourg est un ministre assez troublant », mais elle reconnaît qu’il a pu soutenir son point de vue. « Il a été capable de défendre les entreprises, notamment dans la conférence environnementale, mais son interventionnisme à moyen terme ne peut qu’aggraver la situation de notre pays ».