Paris ne peut relâcher son effort sur le déficit, dit Moscovici

Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici - -
Pierre Moscovici s'est dit ce jeudi plus optimiste que la Commission européenne sur la sortie de crise en Europe, ce qui explique selon le ministre de l'Economie l'écart entre la prévision de croissance du gouvernement et celle de l'exécutif européen pour la France en 2013 (0,8% et 0,4% respectivement). Lors des Journées de l'économie de Lyon, il a mis en avant trois enjeux pour la sortie de crise en Europe : la résolution des problèmes grec et espagnol, ainsi que la mise en place de la supervision bancaire européenne. Et il a salué le soutien apporté par la Banque centrale européenne à la zone euro.
« La France pénalisée, si elle baisse la garde »
Sur la réduction du déficit, « j'ai une conviction absolue, je la défends bec et ongles, c'est que la France serait pénalisée, et peut-être sanctionnée, si elle baissait la garde. Nous ne pouvons pas le faire », a dit Pierre Moscovici. Le gouvernement a choisi de maintenir son objectif de réduction du déficit à 3,0% du PIB fin 2013 après 4,5% attendu fin 2012, malgré le ralentissement de la croissance et de nombreux appels à freiner ce rythme pour ne pas pénaliser davantage l'activité et l'emploi.
Grèce, Espagne et supervision bancaire
La Commission européenne et le Fonds monétaire international estiment que la croissance ne sera que de 0,4% en France l'an prochain et que le déficit public atteindra 3,5% fin 2013. Sur la croissance, « nous maintenons notre objectif » de 0,8%, a dit Pierre Moscovici, en soulignant que la Commission n'avait pas pris en compte le plan pour la compétitivité de 20 milliards d'euros annoncé mardi par le gouvernement. « Je suis un peu plus optimiste pour l'Europe », a-t-il dit.
Trois enjeux existent pour « parachever la sortie de crise » dans la zone euro : « Trouver une solution pour la Grèce, c'est urgent, cela doit pouvoir se faire dans les semaines qui viennent, nous sommes au bord de le faire ; aider l'Espagne, si elle en exprime encore davantage le besoin et mettre en place la supervision bancaire », a-t-il poursuivi.
Après les annonces de la BCE ces derniers mois, qui ont eu un effet de détente sur les taux d'emprunt de pays de la zone euro qui étaient sous pression, Pierre Moscovici a déclaré : « Nous soutenons les initiatives de la Banque centrale européenne, je pense qu'elle fait ce qu'il faut aujourd'hui pour redéfinir son propre rôle ».
« La France fait ce qu'elle a à faire »
Commentant ses nouvelles prévisions de croissance, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, avait salué mercredi le plan de compétitivité du gouvernement, qui diminuera les coûts des entreprises sous la forme d'un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros. Pierre Moscovici a ajouté qu'il rencontrerait prochainement Olli Rehn à Bruxelles pour évoquer ces questions. « Je pense que la France aujourd'hui fait ce qu'elle a à faire », a-t-il dit.