Paris : Hidalgo ne veut plus de camions, mais du RER-Fret

La candidate PS à la succession du maire de Paris, Bertrand Delanoë, souhaite «revoir l'espace accordé aux deux-roues motorisés» et «faire en sorte que les camions n'entrent plus dans Paris» en développant le RER-Fret. Commerçants et motards sont sceptiques.

Plus de camions dans Paris ? C’est une idée qui pourrait voir le jour si Anne Hidalgo est élue dans la capitale aux élections municipales de 2014. En effet, la première adjointe au maire de Paris, dans un entretien publié mardi dans le quotidien Direct Matin, assure vouloir « faire en sorte que les camions n’entrent plus dans Paris ».

« Jusqu'aux Halles »

Pour ce faire, elle veut recourir au RER pour livrer les magasins dans le centre de la capitale : « J'étudie l'idée du RER-fret, par exemple jusqu'aux Halles, qui permettrait de desservir les magasins du cœur de Paris », précise l'élue, qui entend continuer à réduire la circulation automobile à Paris. Concernant les deux roues, Anne Hidalgo veut « travailler avec les associations sur le stationnement » et souhaite également renforcer la vigilance « avec de nouvelles mesures de sécurité ».

« On transporte 99,9% des besoins des Français »

Ces déclarations font d'ores et déjà réagir les principaux intéressés. Parmi eux, Nicolas Paulissen, délégué général adjoint de la Fédération Nationale des Transporteurs Routiers (FNTR). Il ne comprend pas cette idée d’abolir les camions dans la capitale et la juge irréaliste : « C’est une décision irréaliste. Nous transportons 99,9% des besoins des Français ». Pour les commerçants parisiens, si l’idée d’amener les produits par RER-Fret jusqu’aux Halles surprend, le problème du transport des Halles vers les boutiques soulève quelques questions : « Comment on ferait ensuite pour aller les chercher les marchandises : en camion ? », lance un commerçant. Un autre analyse la situation avec plus de recul : « Il y aura toujours le problème du dernier kilomètre ».
Concernant l’espace accordé aux deux-roues, Anne Hidalgo ne veut plus de parking anarchique. Les motards eux sont sceptiques : «Je ne sais pas quoi dire. Il faut inculquer le civisme aux automobilistes et on partage les places avec eux, sinon ce sera la guerre».

Tugdual de Dieuleveult avec H.Perrier