Paris déclare la guerre à la saleté et aux mégots

Après plusieurs campagnes de sensibilisation sur les panneaux d’affichage parisiens, la mairie de Paris durcit le ton pour combattre la saleté de la ville. Notamment en frappant plus fort les contrevenants au portefeuille: au 1er octobre, l’amende pour jets de détritus sur la voie publique passera de 35 à 68 euros. Depuis lundi, de faux PV sont distribués en guise de dernier avertissement, indique Le Parisien ce mercredi. Mais d’ici un mois, il vous en coûtera donc 68 euros si vous vous faites pincer en train de jeter un mégot de cigarette ou un chewing-gum par terre, par exemple.
Pour rendre effectif ce durcissement des sanctions, une brigade anti-incivilité est d’ailleurs en cours de formation. "Nous travaillons actuellement à la mutualisation de tous les services où les agents sont habilités à verbaliser: la propreté, les espaces verts, la direction de la sécurité", précise au journal Mao Péninou, adjoint PS à l’urbanisme. "La création de cette brigade anti-incivilité nous permettra d’avoir une force de frappe plus importante."
Car si Paris -toujours première destination touristique au monde l’an dernier- impressionne par son architecture, elle est souvent jugée sale par rapport à d’autres capitales. Ainsi, en 2012, un classement TripAdvisor la plaçait en 24e position des grandes villes touristiques mondiales en termes de propreté des rues. Cette saleté choque un certain nombre de touristes au point que des Japonais, regroupés au sein d’une association, ont décidé de se réunir une fois par mois pour nettoyer les parcs parisiens.
Un demi-milliard d’euros consacré à la propreté
Et les étrangers ne sont pas les seuls à être incommodés et à s’organiser. "Paris est sale", lançait la candidate UMP (désormais Les Républicains) Nathalie Kosciusko-Morizet en 2014 lors de la campagne pour les dernières municipales. Dans certains quartiers les habitants ont décidé de se retrousser les manches. C’est le cas des Fêtards éco-responsables du Canal Saint-Martin, qui nettoient le quartier après les soirées arrosées au bord de l’eau.
Pourtant, Paris consacre déjà un budget d’un demi-milliard d’euros par an à la propreté. L’an dernier, les inspecteurs de salubrité de la ville, chargés de la lutte contre les incivilités ont dressé pas moins de 25.461 procès verbaux, rapporte Le Parisien. 5.600 agents sont par ailleurs déployés pour le nettoiement et la collecte des déchets, et 30.000 poubelles de rue avec éteignoir pour cigarettes ont été installées dans la ville. Une application a même été lancée afin que les Parisiens puissent "signaler les anomalies constatées dans la rue".
"Paris n’est pas une ville sale mais une ville salie", explique Mao Péninou. "Tous ces petits gestes que nous appelons les incivilités, nous voulons les combattre plus fortement. C’est pourquoi nous avons demandé à l’Etat de pouvoir mettre en place des amendes plus dissuasives."