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Politique

Pacte de stabilité: un vote à risque ?

RMC politique, du lundi au vendredi à 7h25 sur RMC.

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Véronique Jacquier revient ce lundi dans sa chronique politique quotidienne sur le programme de stabilité qui sera voté mardi à l'Assemblée nationale. Un test de légitimité pour Manuel Valls.

Il y a une part de théâtre. Sur la petite centaine de députés socialistes qui trainent les pieds, une vingtaine devrait s'abstenir au final. C'est ce que pense l'Elysée. Mais l'enjeu pour Manuel Valls, c'est de montrer qu'il est le patron de la majorité. Et qu'il a les moyens de gouverner. C'est un test de légitimité. Il l'a dit à Rome ce week-end: "ce vote n'est pas que consultatif. Il est très important. Il engage la France. Preuve que le vote de mardi est très politique. Dès ce matin, le premier ministre réunit tous les acteurs de l'état à Paris. Les préfets, les sous-préfets, les directeurs d'administrations. 3h d'explication de texte sur le pacte de responsabilité et de solidarité. François Hollande viendra aussi défendre le pacte. Le président et le premier ministre vont envoyer des signes pour calmer les frondeurs de la majorité.

Il va y avoir des annonces de faites ce matin ?

Oui. Mais sans doute quand Manuel Valls recevra une délégation de députés socialistes. Juste avant le grand oral devant les préfets. Manuel Valls serait prêt à revenir sur le gel des petites retraites. Les retraites comprises entre 1.000 et 1.200 euros par mois. Il en couterait 300 millions par an à l'Etat. Autre annonce: le report de 6 mois au lieu d'un an du plan pauvreté. Manuel Valls joue le gentil Premier ministre qui dit à ses troupes et au peuple de gauche qu'il les a entendus. Et puis en coulisse il y a deux hommes qui jouent les méchants: Bruno Leroux le patron des députés à l'assemblée et Jean Christophe Cambadélis, le patron du Parti Socialiste. Eux ont pris leur téléphone tout le weekend end pour convaincre les récalcitrants. Menace de sanctions. Tout y est passé. Mais franchement les députés frondeurs que j'ai eu au téléphone ne sont pas impressionnés. Une partie des élus socialistes pensent sincèrement que la débâcle aux municipales est due à un refus de l'austérité et aux contraintes imposées à Bruxelles.

Manuel Valls aura-t--il besoin de la droite pour faire passer son plan d'économie à l'assemblée mardi ?

En principe non. Il faudrait qu'il y ait 40 abstentions socialistes pour que le résultat dépende de l'abstention envisagée par quelques UMP et UDI. Le premier ministre a crânement déclaré qu'il n'avait pas besoin de la droite hier à Rome. Ce serait la honte ! Le camouflet. Signe de l'importance de l'enjeu, ce soir le bureau national du PS adoptera une déclaration solennelle pour soutenir la stratégie économique du gouvernement. Demain matin Manuel Valls ira devant les députés lors de leur réunion de groupe, avant le vote. Donc le rouleau compresseur est en marche. Même s'il n'y avait que dix rebelles, Manuel Valls ne peut tolérer une démarche de sécession. Parce qu'il va en être ainsi sur tous les votes !!! Cette semaine, il siffle la fin de la récréation.

Véronique Jacquier