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Politique

Nouvelles manifestations samedi, les syndicats voient plus loin

Les syndicats espèrent maintenir la forte mobilisation des Français lors d'une nouvelle journée de manifestations samedi contre la réforme des retraites, qui sera probablement la dernière sur ce thème. /Photo prise le 26 octobre 2010/REUTERS/Stéphane Mahe

Les syndicats espèrent maintenir la forte mobilisation des Français lors d'une nouvelle journée de manifestations samedi contre la réforme des retraites, qui sera probablement la dernière sur ce thème. /Photo prise le 26 octobre 2010/REUTERS/Stéphane Mahe - -

PARIS (Reuters) - Les syndicats espèrent maintenir la forte mobilisation des Français lors d'une nouvelle journée de manifestations samedi contre la...

PARIS (Reuters) - Les syndicats espèrent maintenir la forte mobilisation des Français lors d'une nouvelle journée de manifestations samedi contre la réforme des retraites, qui sera probablement la dernière sur ce thème.

Forts du soutien de l'opinion sur ce dossier, ils souhaitent désormais élargir leurs revendications aux problèmes d'emploi et de salaires et négocier directement avec le patronat.

Après huit journées nationales d'action et des blocages qui ont privé de carburant des milliers de stations-service, le mouvement social sur les retraites a décliné, sans permettre d'arracher de concession majeure au gouvernement.

Votée définitivement par le Parlement, la réforme est désormais entre les mains du Conseil constitutionnel. Elle devrait être promulguée d'ici fin novembre, sauf grave problème constitutionnel.

"Sur le sujet des retraites, il faut le reconnaître, on va maintenant s'éloigner petit à petit malheureusement de ce sujet", a déclaré vendredi le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.

"Mais dans le paysage social français, il y aussi beaucoup d'autre sujets", a-t-il ajouté sur Canal+, citant l'emploi, les conditions de travail ou les salaires.

Les syndicats ont décidé jeudi d'organiser une nouvelle journée d'action dans la semaine du 22 au 26 novembre. Le jour exact, les modalités et les thèmes seront fixés lundi prochain.

L'intersyndicale appelle toujours Nicolas Sarkozy à ne pas promulguer la loi sur les retraites qu'elle juge "injuste, inefficace, inacceptable", sans vraiment y croire.

"Si je dis aujourd'hui: 'on va faire reculer le président de la République, il ne va pas promulguer la loi', je crois que personne ne me croirait", a cependant reconnu François Chérèque.

LE DIALOGUE SE FERA ENTRE SYNDICATS ET PATRONAT

Le vote de la loi, qui repousse de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite et de 65 à 67 ans l'âge pour un départ à taux plein, a fait chuter de moitié environ les chiffres de participation aux dernières manifestations, le 28 octobre.

Y ont néanmoins participé 560.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur et deux millions selon la CGT, en pleine vacances de la Toussaint.

La réforme est toujours rejetée par environ deux tiers des Français, selon les sondages, mais la reprise du travail dans les raffineries, points chauds du mouvement, a paru sonner le glas du mouvement.

Aucun syndicat ne semble aujourd'hui vouloir prolonger le mouvement contre la réforme au-delà de sa promulgation.

L'appel du secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, à décider dès maintenant d'une autre journée de mobilisation, identique aux précédentes, n'a donc pas été entendu.

"Le leadership de certains sur le groupe des sept a disparu", a commenté jeudi un responsable de Force ouvrière.

"On est satisfait de cette prise de position unitaire et de cette unité qui perdure", a assuré Nadine Prigent, secrétaire confédérale de la CGT, après la réunion de l'intersyndicale.

"On pense à la CGT qu'il y a en effet une mobilisation contre les retraites (...) mais aussi une exigence d'une autre démocratie sociale dans ce pays sur d'autres sujets revendicatifs."

L'impasse du dialogue avec le gouvernement laissera des traces durables, assurent les responsables syndicaux, et ce quelle que soit la composition du prochain gouvernement.

"Vous ne croyez quand même pas qu'on va retourner discuter avec le gouvernement alors qu'il a refusé tout dialogue depuis six mois", a déclaré François Chérèque. "Donc aujourd'hui, ouvrons des espaces de négociation avec le patronat."

La CFDT s'est en particulier prononcée pour une négociation sur l'emploi, ce que la première organisation patronale, le Medef, a accepté.

Jean-Baptiste Vey, édité par Patrick Vignal