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Nicolas Sarkozy veut refaire de la France une puissance maritime

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Nicolas Sarkozy entend redonner à la France un rang de puissance maritime de premier plan, en développant ses ports et leurs liaisons ferroviaires avec le reste du pays et l'Europe.

par Emmanuel Jarry

LE HAVRE, Seine-Maritime (Reuters) - Nicolas Sarkozy entend redonner à la France un rang de puissance maritime de premier plan, en développant ses ports et leurs liaisons ferroviaires avec le reste du pays et l'Europe.

Lors d'une visite au Havre, en Normandie, le président de la République a fait valoir jeudi que la réforme des ports, engagée en 2008 et en phase de mise en oeuvre après la signature le 15 avril d'une nouvelle convention collective des métiers portuaires, n'était qu'une étape.

"La réforme des ports n'est pas une fin en soi", a-t-il déclaré sur un des portiques surplombant une nouvelle plateforme dédiée aux porte-conteneurs, qui fait du Havre le premier port français pour cette activité.

"Elle n'est qu'un moyen pour que les ports français deviennent des ports plus compétitifs encore que Rotterdam et Anvers", a ajouté le chef de l'Etat. "C'est une ambition pour la France, qui a des façades maritimes à nulle autre pareille en Europe et qui va redevenir une grande puissance maritime."

Un peu plus tard, lors d'une table ronde, il a déploré que la France ne soit pas aujourd'hui la puissance portuaire qu'elle pourrait être grâce à sa géographie.

Alors que le trafic maritime européen a augmenté de 60% en dix ans, cette progression n'a pas profité aux ports français, dont la part de marché en Europe est tombée à 14%, selon un document gouvernemental.

La croissance du trafic maritime en France (+8% entre 2009 et 2010) est près de deux fois plus faible que la croissance enregistrée au niveau mondial et européen (+14%).

INVESTISSEMENTS

Ce retard est imputé à un manque de compétitivité du fait d'une organisation inadaptée des ports et à un isolement relatif de ces derniers par rapport à leur hinterland (arrière-pays).

Le port du Havre ne sort ainsi que 7% des marchandises débarquées par le rail, au lieu de 40% pour celui de Hambourg, a souligné Nicolas Sarkozy.

Une loi du 4 juillet 2008 permet le transfert à partir de début mai de quelque 900 grutiers aux entreprises privées auxquelles ont déjà été transférés les grues et portiques.

L'unité de commandement des opérations de manutention devient ainsi la règle, une réforme de 1992 ayant déjà transféré les dockers aux sociétés privées de manutention portuaire.

"Pourquoi les grutiers devaient-ils avoir un statut différents des dockers ?" a déclaré Nicolas Sarkozy, que le syndicat CGT des grutiers du Havre à refusé de rencontrer.

Parallèlement, des plans stratégiques ont été élaborés pour améliorer les infrastructures portuaires françaises et leurs liaisons, notamment ferroviaires, avec l'hinterland.

Nicolas Sarkozy a ainsi annoncé que le plan de financement de la ligne Serqueux-Gisors, dédiée au fret et destinée à desservir le Havre, était bouclé et que les travaux commenceraient début 2012.

Lors d'une précédente visite au Havre, le 19 juillet 2009, il avait également annoncé la construction d'une ligne à grande vitesse qui mettra Le Havre à une heure et quart de Paris, dont le financement (neuf à 13 milliards d'euros selon les scénarios) sera étudié dans les prochains mois par une mission spécifique.

Edité par Sophie Louet