Nicolas Sarkozy veut plus d'intégration économique européenne

Lors d'un déplacement au site Airbus de Blagnac pour ses voeux au monde économique, Nicolas Sarkozy a appelé à une plus grande intégration économique européenne et réaffirmé la priorité donnée à la réduction des déficits ainsi qu'à l'amélioration de la co - -
par Yann Le Guernigou
BLAGNAC, Haute-Garonne (Reuters) - Nicolas Sarkozy a réaffirmé jeudi la priorité donnée à la réduction des déficits et à l'amélioration de la compétitivité, appelant ses voeux une plus grande intégration économique européenne.
Le chef de l'Etat, qui avait choisi le site Airbus de Blagnac pour présenter ses voeux au monde économique, a en outre une nouvelle fois promis d'agir pour une plus grande stabilité des monnaies dans le cadre de la présidence française du G20.
Revenant sur la crise de 2010, il a déclaré qu'il ne laisserait pas "défaire" l'euro, qui est une "chance" autant qu'une "force" et sans lequel "la France seule ne pourrait résister aux pressions du monde".
"Si on laisse tomber l'euro, on laisse tomber l'Europe", avait-il indiqué auparavant lors d'une brève intervention devant des employés d'Airbus.
Il a jugé qu'il fallait aller aujourd'hui "plus loin vers un gouvernement économique de la zone euro" et vers l'intégration des politiques économiques de ses 17 pays membres.
"On ne peut partager une même monnaie et avoir des stratégies économiques différentes. Ça ne marche pas !", a-t-il dit.
Il a confirmé aussi son intention de rapprocher la fiscalité de la France de celle de l'Allemagne. Ceci implique le respect des objectifs de baisse des déficits publics, qui doivent être ramenés à l'équivalent de 6% du produit intérieur brut de la France cette année, puis à 3% en 2011.
ASPIRATION À LA JUSTICE
Pour Nicolas Sarkozy, la baisse des déficits ne peut passer que par la maîtrise des dépenses et la réduction des niches fiscales pour ne pas porter atteinte à la compétitivité de l'économie française.
Il a réitéré de plus sa volonté de voir inscrite dans la Constitution une règle permettant de fixer un objectif de retour à l'équilibre des finances publiques.
La visite de Nicolas Sarkozy intervenait deux jours après l'annonce par Airbus d'un contrat historique portant sur 180 A320 par la compagnie indienne Indigo, pour un montant de 15,6 milliards de dollars .
Rappelant que le constructeur aéronautique est très dépendant des variations des parités monétaires, il a évoqué le niveau actuel de l'euro face au dollar, autour de 1,30, pour estimer qu'il était encore trop élevé.
Il s'est fait fort de rappeler les efforts du gouvernement en faveur de l'industrie via le crédit impôt recherche, qui permet à l'avionneur d'économiser près de 50 millions d'euros chaque année en France, ou le grand emprunt qui mobilisera 1,5 milliard d'euros de ressources pour le secteur aéronautique.
Le chef de l'Etat a encore souhaité que les nouveaux produits d'épargne promis depuis 2009 pour financer les entreprises puissent voir le jour rapidement, notamment dans le cadre de la réforme de la fiscalité du patrimoine promise pour cette année.
La fiscalité doit être au service de la compétitivité de l'économie tout en évoluant "pour prendre pleinement en compte l'aspiration légitime à la justice manifestée par nos concitoyens", a-t-il encore dit.
Edité par Yves Clarisse