Nicolas Sarkozy vante sa "révolution douce" pour l'Outre-mer

En Guadeloupe pour présenter ses voeux aux 2,5 millions de Français ultra-marins, Nicolas Sarkozy a promis dimanche de continuer à se battre pour la France de l'Outre-mer tout en la pressant d'agir pour réduire sa dépendance économique vis-à-vis de la mét - -
par Yann Le Guernigou
PETIT-BOURG, Guadeloupe (Reuters) - Nicolas Sarkozy a promis dimanche de continuer à se battre pour la France de l'Outre-mer tout en la pressant d'agir pour réduire sa dépendance économique vis-à-vis de la métropole.
Présentant ses voeux aux 2,5 millions de Français ultra-marins, le chef de l'Etat a mis en avant les mesures prises depuis son arrivée à l'Elysée pour faire évoluer leur situation, parlant d'une "révolution douce" entamée depuis 2007.
"Rarement, dans l'histoire de notre République, on aura autant fait pour l'Outre-mer", a-t-il dit à un peu mois de 16 mois de la présidentielle de 2012.
Il avait choisi la Guadeloupe pour cet exercice de voeux qu'il a décentralisé pour la deuxième année consécutive après les avoir prononcés en 2010 dans l'île de la Réunion.
Deux ans après la crise sociale qui a paralysé l'archipel pendant six semaines, il a insisté sur son attachement à la France, déclarant que la Guadeloupe est un "territoire de tumulte mais aussi un territoire où l'écrasante majorité de ceux qui y vivent est profondément respectueuse des institutions".
"Je ne laisserai personne proposer et décider de votre avenir sans votre consentement", a-t-il encore déclaré, ajoutant: "Je n'ai, en la matière, qu'une seule certitude : la Guadeloupe c'est la France et les Guadeloupéens veulent rester Français !"
Les voeux de Nicolas Sarkozy sont intervenus trois semaines après l'échec d'un appel à la grève générale lancé par le LKP, qui avait mené le mouvement de 2009 pour protester contre le coût de la vie élevé aux Antilles, contraintes d'importer une grande partie de leurs produits de première nécessité.
CRÉER DES ENTREPRISES
La tenue d'états généraux de l'outre-mer, qui ont débouché sur une série de mesures adoptées fin 2009 par un comité interministériel, avait permis de ramener le calme.
Mais les économies locales, qui ont accusé aussi les effets de la crise mondiale, restent très fragiles et le chômage y est endémique.
En Martinique samedi, puis en Guadeloupe, le président de la République a insisté sur la nécessité d'un développement endogène de celles-ci, sous la forme de priorités accordées au tourisme et à l'agriculture.
"Je veux réduire la part de produits qui viennent de métropole ou d'Europe pour être consommés sur place. Je veux vous donner les moyens de créer des entreprises capables d'alimenter votre territoire", a-t-il dit.
Faute d'institutions financières suffisamment solides, il a indiqué que la défiscalisation restait "l'outil le plus efficace" de financement du développement outre-mer même si elle n'a pas été épargné par le "coup de rabot" sur les niches fiscales opéré par le gouvernement 2011 et ce, à hauteur d'environ 300 millions d'euros.
"C'est un effort qui tient compte du poids des outre-mer dans l'ensemble national", a-t-il souligné.
Nicolas Sarkozy a encore indiqué que le gouvernement avait aussi les intérêts de l'Outre-mer en tête dans sa politique étrangère, déclarant : "Défendre la banane antillaise, on la défend tout autant en étant sur votre territoire qu'en négociant dans les grandes négociations internationales en ne cédant à aucune des demandes du Mercosur (zone de libre échange sud-américaine)".
Se projetant un an dans le temps, il a exprimé l'espoir que, "à la fin de cette action et de mon quinquennat, les Français portent un autre regard sur l'Outre-mer", vous voient comme des gens fiers, compétents, parfaitement inscrits dans le monde d'aujourd'hui, ayant parfaitement digéré leur histoire, n'ayant ni amertume, ni revanche, simplement de l'espérance".
Edité par Elizabeth Pineau