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Nicolas Sarkozy reçoit Borloo et d'autres recalés du remaniement

Nicolas Sarkozy a reçu jeudi son ancien ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo, qui a refusé d'intégrer le nouveau gouvernement après avoir fait figure de favori pour succéder à François Fillon à Matignon. /Photo prise le 18 novembre 2010/REUTERS/P

Nicolas Sarkozy a reçu jeudi son ancien ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo, qui a refusé d'intégrer le nouveau gouvernement après avoir fait figure de favori pour succéder à François Fillon à Matignon. /Photo prise le 18 novembre 2010/REUTERS/P - -

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a reçu jeudi son ancien ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo, qui a refusé d'intégrer le nouveau...

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a reçu jeudi son ancien ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo, qui a refusé d'intégrer le nouveau gouvernement après avoir fait figure de favori pour succéder à François Fillon à Matignon.

Deux autres ministres qui n'ont pas été reconduits, Eric Woerth (Travail) et Fadela Amara (ex-secrétaire d'Etat à la Ville), ont été reçus par le chef de l'Etat.

Prévue également pour ce jeudi, une entrevue avec le ministre de la Défense sortant Hervé Morin a été reportée à la semaine prochaine, a-t-on appris dans l'entourage de celui-ci.

D'autres recalés du remaniement sont de même annoncés la semaine prochaine, comme Hervé Novelli et Marc-Philippe Daubresse, les deux nouveaux secrétaires généraux adjoints de l'UMP.

"Le président reçoit en priorité ceux qui vont jouer un rôle dans le futur dispositif présidentiel", a déclaré à Reuters Marc-Philippe Daubresse.

François Fillon recevait pour sa part jeudi et vendredi à Matignon l'ensemble des ministres de son gouvernement les uns après les autres pour préparer sa déclaration de politique générale du 24 novembre au Parlement.

L'entretien entre Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo s'est déroulé autour d'un déjeuner et a duré près de deux heures. L'Elysée s'est refusé au moindre commentaire sur la teneur des discussions.

Le président a raccompagné son ancien ministre sur le perron et lui a longuement serré la main sous l'oeil des caméramen et des photographes, qui ont saisi la scène de la rue du Faubourg Saint-Honoré, la cour de l'Elysée étant restée fermée à la presse.

LIBERTÉ DE PAROLE

"J'ai parlé à Jean-Louis Borloo juste avant le déjeuner. Il était dans un état d'esprit très apaisé et très positif pour aider le président de la République", a dit Marc-Philippe Daubresse, un de ses proches.

Il a assuré que l'ex-ministre de l'Ecologie ne se posait pas la question de quitter la vice-présidence de l'UMP qu'il assume de concert avec la présidence du Parti radical.

Après avoir un temps tenu la corde pour prendre la tête du gouvernement, Jean-Louis Borloo avait mal réagi à la reconduction de François Fillon, refusant dimanche des propositions de nouveau portefeuille ministériel pour retrouver, selon ses termes, sa "liberté de parole".

Il a depuis réuni plusieurs représentants de la famille centriste qui l'ont chargé d'animer une coordination politique visant à mieux faire entendre leur voix dans la majorité.

L'enjeu en est une éventuelle présence du centre droit à la présidentielle 2012 qui irait contre la volonté de Nicolas Sarkozy, partisan d'une candidature unique à droite au premier tour.

Depuis l'annonce du nouveau gouvernement, le chef de l'Etat s'efforce d'apaiser les frustrations des centristes et des libéraux de sa majorité, qui se considèrent comme les grands perdants du remaniement.

Nouveau secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé a pris comme adjoints des représentants de ces deux courants, un choix fait lors d'une réunion lundi avec Nicolas Sarkozy, a indiqué le centriste Marc-Philippe Daubresse.

Lors de son intervention télévisée, mardi soir, le président de la République a pris soin de saluer dans Jean-Louis Borloo "un homme de très grande qualité" qui, un jour, "rendra d'autres services à la France".

Emmanuel Jarry et Yann Le Guernigou, édité par Patrick Vignal