Nicolas Sarkozy promet de ne pas reculer sur le Grand Paris

A Paris, à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Nicolas Sarkozy, qui ouvrait un colloque sur l'avancement des travaux, a assuré qu'il n'y aurait pas de retour en arrière pour le "Grand Paris", qui continue de susciter débats et scepticisme quatre a - -
PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a juré lundi qu'il n'y aurait pas de retour en arrière pour le "Grand Paris", qui continue de susciter débats et scepticisme quatre ans après le lancement de ce vaste projet de remodelage de la région capitale jusqu'à l'estuaire de la Seine.
Le chef de l'Etat ouvrait un colloque sur l'avancement des travaux, là où il avait annoncé le 17 septembre 2007 une consultation internationale sur ce chantier pharaonique, à la Cité de l'architecture et du patrimoine.
"Quatre ans après le lancement de cette opération à laquelle, il faut bien dire, très peu de gens croyaient (...) finalement il n'y a pas eu de blocage. Les chantiers démarrent, les lois sont votées, les budgets sont organisés", a-t-il dit.
Le gouvernement et la région Ile-de-France, présidée par le socialiste Jean-Paul Huchon, ont ainsi conclu en janvier un accord qualifié d'historique par les principaux protagonistes sur un investissement massif et conjoint dans les transports.
Quelque 32,5 milliards d'euros doivent être investis d'ici 2025 dans 155 km de lignes de métro automatique autour de la capitale, 57 gares, la modernisation et le prolongement des lignes existantes, etc. - un chantier auquel a paru un temps se résumer le "Grand Paris" voulu par Nicolas Sarkozy.
"Le Grand Paris, ce n'est pas seulement un plan de transport mais l'urgence était là", a expliqué le chef de l'Etat, qui s'est également de nouveau prononcé en faveur d'une liaison à grande vitesse entre Le Havre, Caen, Rouen et Paris.
Il s'est cependant attaché à ouvrir des perspectives dans d'autres domaines, comme l'urbanisme, le logement et la culture, jusqu'ici un peu oubliés.
L'Atelier international du Grand Paris, installé dans sa configuration définitive en juin dernier, a ainsi recensé 650 projets d'aménagement et de développement urbain.
VILLA MÉDICIS EN BANLIEUE
Selon un document diffusé par l'Elysée, il lancera prochainement une consultation internationale pour s'entourer des "meilleurs équipes d'architectes et d'urbanistes".
L'Etat participe déjà à l'aménagement du quartier parisien des Batignolles, où sera implantée une cité judiciaire, tandis que la Cité du cinéma, portée par le cinéaste Luc Besson, dans la Plaine Saint-Denis, au nord de la capitale, sera livrée au premier semestre 2012, a précisé Nicolas Sarkozy.
Ailleurs, la plaine de Pierrelaye accueillera d'ici la fin de l'année un projet de plantation de 1.000 hectares de forêt, associé à la construction de 8.000 logements.
L'Etat a fixé comme objectif la construction de 70.000 logements neufs par an - un objectif encore très loin d'être atteint - pour accueillir 1,5 million d'habitants et 800.000 emplois nouveaux dans la région d'ici 2030.
Nicolas Sarkozy a également énuméré toute une liste de projets culturels en cours de réalisation ou d'élaboration, comme la création d'une "Villa Médicis" en banlieue parisienne, à la frontière entre Clichy et Montfermeil, pour accueillir des artistes en résidence et un centre d'art.
Il a justifié l'intervention massive de l'Etat en invoquant l'incapacité des départements, communes et région à porter seuls un projet comme celui du Grand Paris.
"Pendant des décennies, à Paris et dans la région Ile-de-France (...) il ne s'est rien passé de structurant", a déclaré Nicolas Sarkozy, qui a fait valoir que l'enjeu était aussi la réponse à la crise économique et financière actuelle.
"Je veillerai à ce que les choses aillent au bout sans retour en arrière possible, parce que trop d'espérances sont nées", a-t-il promis, à un peu plus de six mois de l'élection présidentielle de 2012, lors de laquelle il devrait briguer sa propre succession.
Emmanuel Jarry, édité par Patrick Vignal