BFMTV
Politique

« Ne payez que si vous regardez le service public », propose Filippetti sur RMC

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti souhaite que la contribution sur les appareils connectés aide les disquaires indépendants.

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti souhaite que la contribution sur les appareils connectés aide les disquaires indépendants. - -

Invitée sur RMC et BFMTV ce vendredi, à l'occasion de la fête de la musique, Aurélie Filippetti s'est prononcée pour une contribution volontaire à l'audiovisuel public et souhaite limiter les possibilités d'Amazon afin de sauvegarder les libraires français.

Ce vendredi sur RMC et BFMTV, Jean-Jacques Bourdin recevait Aurélie Filippetti. La ministre de la Culture s'est prononcée pour un fonds destiné à aider les disquaires indépendants, financé par une contribution sur les terminaux mobiles, comme les martphones ou les tablettes. Aurélie Filippetti a aussi évoqué la publicité sur le service public après 20 heures, une possible contribution volontaire à l'audiovisuel public, ou encore le danger que fait peser Amazon sur les libraires.

Sur le budget de la culture

8h55 - Aurélie Filippetti : « Les contraintes budgétaires persistent, mais ça se passe beaucoup mieux avec monsieur Cazeneuve qu'avec monsieur Cahuzac au Budget. Les crédits d’intervention dans les territoires sont préservés, comme les soutiens aux arts plastiques, les spectacles vivants, etc. Le budget sera en baisse, je l’ai assumé l’année dernière, je continue à essayer d’arrêter les dépenses somptuaires ».

Sur les impôts d’Amazon, très peu payés en France

8h54 - Aurélie Filippetti : « C’est l’un des énormes dysfonctionnements de l’Union européenne. Il faut continuer à aller voir le libraire de quartier ou acheter sur des sites français ».

Sur Amazon, qui a des emplois aidés et concurrence les distributeurs culturels

8h52 - Aurélie Filippetti : « C’est un problème qui n’est pas français, les risques qu’Amazon fait courir sur les libraires et toute la chaîne du livre. Je suis favorable à ce qu’on arrête avec la possibilité de cumuler gratuité des frais de port et réduction de 5% sur les livres. Dès qu’on aura une fenêtre législative, on essayera de le mettre en place. Et il faut accompagner les libraires, il faut que les gens sachent qu’il y a des sites de vente en ligne de livres français, qui donnent les mêmes conditions en terme de délai qu’Amazon ».

Des économies dans la télévision publique ?

8h50 - Aurélie Filippetti : « Ce n’est pas en supprimant des émissions culturelles qu’on dégage des économies pour faire face aux difficultés. Il faut que France Télévisions fasse face à ces défis. Il y a eu un rapport sur les embauches dans l’encadrement, s’il y a des économies à faire, c’est sans doute là ».

La télévision publique doit-elle s’interdire certains programmes ?

8h48 - Aurélie Filippetti : « Elle a un cahier des charges à respecter, qui dit qu’elle a des missions : l’information, le soutien à la création. Il y a parmi ses missions la place de la musiqueIls ont fait le choix de supprimer trois émissions culturelles qui doivent être remplacées, la culture doit avoir la même place ».

Le retour de la pub après 20h sur la télévision publique ?

8h47 - Aurélie Filippetti : « Ça a été rejeté l’année dernière. On attend une décision de la Cour de justice européenne concernant la taxe Copé mise en place pour compenser la suppression de la publicité, et on verra. Je pense que le retour de la pub n’est pas la panacée, mais ce n’est pas une position idéologique. Je suis ouverte. Il ne faut pas supprimer la pub avant 20 heures, mais après 20h, on peut envisager autre chose, peut-être une seule plage de publicité ».

Une redevance sur les appareils connectés ?

8h42 - Aurélie Filippetti : « Il ne faut pas tout mélanger, la contribution du rapport Lescure et la redevance pour financer la télévision. On décidera à la fin de l’année, par les parlementaires, s’il faut payer quand on regarde la télévision sur son ordinateur. Je ne rejette rien, mais il y a le principe de ne pas faire payer plusieurs fois. Une autre piste est de l'étendre aux résidences secondaires, il faut voir ce qui est le plus juste pour les Français. Concernant la contribution sur les appareils connectés, l'idée, c'est aussi de dire "est-ce que vous consommez le service public ?". Si quelqu'un ne consomme rien, il pourrait dire qu'il ne regarde pas. Ça pourrait être une solution, il faut faire confiance aux gens ».

Quelles mesures pour les disquaires ?

8h38 - Aurélie Filippetti : « Il y a des mesures dans le rapport Lescure, notamment un fonds pour financer les disquaires en difficulté. Ce que j’ai fait sur le livre, c’est abonder un fonds pour aider les libraires, il faut créer un fonds dans le domaine de la musique, la photographie aussi, notamment avec une contribution sur les terminaux connectés (smartphones, tablettes, etc.). On en discutera à la fin de l’année. Par exemple, si vous achetez un smartphone qui vous permet d’avoir accès à des contenus culturels, musicaux, vous pourriez contribuer à abonder un fonds. L’idée, c’est que ce soit un pourcentage très faible, Pierre Lescure avait parlé d’un pour cent. Ça aiderait les disquaires, la filière musicale, les photographes qui sont pillés par de grands sites. Indolore pour le consommateur, mais avec un impact très fort ».

Sur l’enseignement musical

8h36- Aurélie Filippetti : « Il faut que tous les élèves aient chaque année des parcours d'éducation artistique. Il peut y avoir des intervenants en accord avec les enseignants en dehors du temps scolaire, la possibilité de passer pour les écoles des conventions, par exemple avec les orchestres.Avec une heure par semaine, on ne peut pas avoir des résultats faramineux, mais c’est important de la conserver, tout y en ajoutant le travail de professionnels de la musique, qui viennent partager leurs expériences ».

Revivez aussi le direct de Bourdin & Co de ce vendredi.

Mathias Chaillot avec Jean-Jacques Bourdin