Municipales: comment Macron et LaRem espèrent conquérir les plus grandes villes de France

Emmanuel Macron le 30 mai 2018 à Paris. - PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
Les municipales, le plus grand rendez-vous électoral avant la prochaine présidentielle, se tiendront en 2020. Pour La République en marche, le mouvement du président de la République mais fondé de fraîche date et peu ancré localement, l'événement aura des airs de couperet.
Pas d'étiquette
Comment une famille politique, certes auréolée de la victoire de son candidat à la présidentielle et de ses représentants aux législatives, mais si peu implantée dans les territoires, peut-elle espérer s'emparer des pièces maîtresses de l'échiquier national et damer le pion à ses rivaux? En misant de temps à autres sur les mêmes cavaliers, a annoncé ce lundi le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement et délégué général de La République en marche, Christophe Castaner. "Nous pourrons soutenir des gens issus de LR ou du PS", a-t-il confié à l'AFP, prolongeant son propos tenu peu avant sur Public Sénat.
Est-ce à dire que les "Marcheurs" en chef donneront simplement leur satisfecit à d'anciens militants PS ou Les Républicains ayant déjà quitté leur ex-maison-mère, ou qu'ils valideront des candidatures de personnes encore encartées ailleurs? Le député Pierre Person, qui avec une autre députée, Marie Guévenoux, et les sénateurs, François Patriat et Bariza Khiari, appartient aux élections de LaRem, a apporté sa réponse auprès de Public Sénat: "Il faudra être non étiqueté".
Investitures pour la mi-2019
Le site de cette chaîne parlementaire affirme aussi que les investitures doivent être déterminées en mi-2019. En février dernier, Le Monde signalait qu'en ce qui concerne les grandes villes, LaRem pourrait s'appuyer sur une commission nationale d'investiture. Ce qui est certain c'est que les comités politiques mis en place dans tous les départements seront à pied-d'œuvre.
Par ailleurs, si la perspective de labels La République en marche décernés à des personnages d'extractions différentes, de formations de droite ou de gauche, pourrait bien promettre des campagnes divergentes voire cacophoniques aux municipales, le mouvement espère parer à ce risque en élaborant au préalable une charte des valeurs accompagnée d'un programme commun.
Prises de guerre et fidèles
Enfin, bien que les figures chargées de gagner les grandes municipalités pour les placer dans l'escarcelle de La République en marche ne soient pas encore connues, leurs contours commencent à se préciser. Le maire de Nice Les Républicains, Christian Estrosi, n'a pas ménagé sa peine depuis la campagne présidentielle de 2017 pour apparaître compatible avec Emmanuel Macron, avec lequel il affiche de bonnes relations.
Selon Public Sénat, le juppéiste, qui a renoncé à son engagement aux Républicains, Benoist Apparu est envisagé à Châlons-en-Champagne, comme son ex-collègue LR Christophe Béchu, maire d'Angers, comme Arnaud Robinet, à Reims.
Flou à Lyon, Lille ou Marseille
Mais dans les villes plus peuplées de l'Hexagone, les choses semblent encore incertaines. A Paris, le nom de Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, revient toutefois souvent.
A Lyon, Caroline Collomb, référente de LaRem dans le Rhône, dit qu'elle "n'exclut rien" quand on l'interroge sur la possibilité de concourir à l'ancienne fonction de son mari, passé ministre de l'Intérieur.
A Lille, qui ne semble pas intéresser le ministre de l'Action et des comptes publics Gérald Darmanin, dont le fief est à Tourcoing, le Haut-commissaire à l'économie sociale et solidaire, Christophe Itier, indique "réfléchir d'abord à titre personnel".
A Marseille, le brouillard se dissipe également peu à peu. Ce lundi, Christophe Castaner a assuré qu'il n'était pas "candidat à la mairie de Marseille", mais lui non plus n'exclut rien.