Moselle: Aurélie Filippetti éliminée dès le premier tour

Aurélie Filippetti. - Eric FEFERBERG / AFP
L'ancienne ministre Aurélie Filippetti a estimé dimanche soir, en annonçant elle-même sa défaite dès le premier tour des législatives en Moselle, qu'avec une bonne partie du PS, c'est "la gauche qui disparaît de l'Assemblée nationale". "C'est évidemment une grande déception mais c'est difficile de résister contre une vague", a-t-elle lancé, en estimant que "quand la gauche n'assume plus ses valeurs de gauche, elle est battue".
Elle a dressé un parallèle avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne, en soulignant que "quand le PS renie ses valeurs et les gens qu'il doit défendre, le monde du travail, le monde ouvrier, des salariés, des petits retraités, quand on oublie pour qui on est là, pour qui on fait de la politique on est collectivement battus et pour longtemps". "Ce qui me désole, c'est que c'est la gauche qui disparaît de l'Assemblée nationale, ça va être dur pendant cinq ans", a-t-elle déploré, en estimant qu'il faudra "reconstruire autre chose". "La gauche ne disparaît pas pour autant ni du coeur d'un grand nombre de Français ni du besoin politique que vont ressentir les ouvriers, les salariés de ce pays", a-t-elle poursuivi. Selon Aurélie Filippetti, "peu importe le PS, cela se fera peut être en dehors du PS, c'est une page qui se tourne".
"On aura besoin de la gauche dans les années qui viennent"
"La gauche, elle, n'est pas morte, et on aura besoin de la gauche dans les années qui viennent pour protéger tous ces gens qui souffrent et vont souffrir davantage de la politique très libérale qui risque d'être menée", a-t-elle poursuivi.Tirant les leçons du scrutin, elle a estimé que finalement, "on ne peut pas dans un même parti avoir des gens qui veulent démanteler le code du travail et des gens qui sont attachés aux protections sociales".
Aurélie Filippetti, éliminée dans la 1ère circonscription de Moselle, a souhaité à la probable future majorité menée par En Marche de réussir. "Les gens veulent essayer. Nous allons lui donner une chance collectivement. On jugera à l'usage mais quand je vois les réformes annoncées sur le Code du travail et l'assurance chômage, si les conséquences sont négatives, la gauche sera toujours là", a-t-elle ajouté.