BFMTV
Politique

Modulation des allocations familiales: le volte-face de Hollande

"La modulation des allocations familiales n’est pas une réforme structurelle, c’est un principe qui pour l’instant est en discussion et n’a pas été retenu", assurait encore François Hollande le 8 octobre 2014.

"La modulation des allocations familiales n’est pas une réforme structurelle, c’est un principe qui pour l’instant est en discussion et n’a pas été retenu", assurait encore François Hollande le 8 octobre 2014. - Alain Jocard - AFP

François Hollande a longtemps défendu le principe d'universalité des allocations familiales que ce soit en tant que candidat à la présidentielle ou une fois élu. Mais il a dû faire un geste politique pour sa majorité.

Il a fini par céder. Jusqu'à présent, le président de la République était opposé à la modulation des allocations familiales. Le gouvernement a finalement donné son aval jeudi pour moduler ces prestations en fonction des revenus via des amendements au Budget de la Sécu. François Hollande a donc fait volte-face sur le sujet.

"Je reste très attaché à l’universalité des allocations familiales qui sont aussi un moyen d’élargir la reconnaissance nationale à toute la diversité des formes familiales. Elles ne seront donc pas soumises à conditions de ressources", assurait ainsi le candidat Hollande en mars 2012 à l'Union nationale des associations familiales.

"La modulation des allocations familiales n’est pas une réforme structurelle, c’est simplement une technique pour faire des économies, un principe qui pour l’instant est en discussion et n’a pas été retenu", assurait encore le Président Hollande le 8 octobre dernier face aux demandes de sa majorité.

Un geste politique

Mais selon nos informations, c'est l'argument politique plus que le fond de la mesure qui a fait changer d'avis François Hollande. Le chef de l'Etat aurait été convaincu par la stratégie de Manuel Valls: montrer que l'on réforme, en travaillant avec le groupe PS à l'Assemblée, qui réclamait la modulation des allocations familiales.

En faisant un geste sur ce dossier, le gouvernement espère ainsi ne pas aller au bras de fer sur le vote du budget.

C'est donc un tabou qui tombe. Déjà en 1997, le Premier ministre Lionel Jospin avait pris une mesure similaire. Devant le tollé provoqué par cette initiative, il avait été obligé de faire marche-arrière l'année suivante.

"Ce n'est que justice"

Le patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, se félicite donc de ce choix. Le Premier Ministre a défendu cette annonce vendredi ministre pour qui "ce n'est que justice". "C'est une bonne mesure, elle n'a va concerner que 13% des familles qui perçoivent des prestations familiales, c'est-à-dire les familles les plus aisées", explique Manuel Valls qui précise: "Toutes les familles sans exception vont continuer à en recevoir".

La modulation sera effective au 1er juillet 2015. Elle est censée compenser le maintien de la prime à la naissance.

Karine Lambin avec le service politique de BFMTV