"Ce n'est pas ça, le centre!": Marc Fesneau dénonce "une forme de trahison" du macronisme

Marc Fesneau, alors ministre de l'Agriculture, le 21 février 2024 à l'Élysée - Ludovic MARIN / AFP
Le numéro 2 du MoDem, Marc Fesneau, a déploré ce samedi 24 mai "une surenchère croissante" sur les sujets régaliens chez les ténors du bloc central, une "forme de trahison" de l'esprit macroniste de 2017, selon le député, qui appelle à "ramener tout le monde à la raison".
"Dans le bloc central, on en vient à porter les discours, les thèses, les propositions de la droite, voire de l'extrême droite. Mais ce n'est pas ça, le centre! Ce n'est pas ça l'aventure que nous avons voulu construire avec Emmanuel Macron en 2017", s'est agacé le patron des députés MoDem, très proche du Premier ministre François Bayrou, dans un entretien à La Tribune Dimanche.
Une "surenchère croissante"
Interrogé par le journal sur "les propositions dures en matière régalienne" de Gabriel Attal, chef de Renaissance, Edouard Philippe, patron d'Horizons ou encore Gérald Darmanin, ministre de la Justice, Marc Fesneau a déploré "une surenchère croissante".
Une "surenchère" qui n'est "pas bordée juridiquement, puisqu'elle n'est souvent pas conforme au cadre européen ou à notre droit constitutionnel" et qui "vient stigmatiser, antagoniser, fracturer", a-t-il encore estimé.
Lui-même membre depuis 2017 de la coalition soutenant Emmanuel Macron, comme député puis comme ministre, Marc Fesneau dénonce "une forme de trahison de la "promesse initiale" de "pondération, du rassemblement, de la réconciliation".
Fesneau dénonce la "démagogie ambiante"
"Les intérêts personnels en vue de 2027 invitent à l'excès. Ne l'oublions pas: les Français préfèrent toujours les originaux à la copie", avertit l'ancien ministre de l'Agriculture. "A la fin on donne le point d'une part au RN, qui peut dire 'vous voyez bien que j'avais raison' , et d'autre part à LFI, qui peut dire 'vous voyez bien qu'ils sont à l'extrême droite'".
"Nous ne laisserons pas faire. Je sais qu'au sein du bloc central beaucoup expriment des doutes. Soyons nombreux pour ramener tout le monde à la raison. Parce que la démagogie ambiante est toxique", a-t-il encore ajouté.
Interrogé sur le rôle du Premier ministre, traditionnellement le chef de la majorité, le député a estimé que "ses marges de manoeuvre sont par nature compliquées", en l'absence de majorité à l'Assemblée nationale. C'est aussi à nous de réguler ces dérives, pas seulement au gouvernement", a-t-il jugé.