Gabriel Attal estime avoir "de profondes différences avec les LR de Bruno Retailleau"

Gabriel Attal, le 14 février 2025 à Bordeaux - Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Dans une longue interview accordée ce samedi 24 mai au Parisien, Gabriel Attal, le patron de Renaissance, a balayé l'idée d'un virage à droite du parti fondé par Emmanuel Macron.
"Mon combat a toujours été de remettre l'autorité au milieu du village (...) Je l'assume: il n'y aura pas de France apaisée sans une République ferme. Ce n'est pas une question de droite ou de gauche", affirme l'ancien Premier ministre au quotidien. "Nous avons de profondes différences avec les LR de Bruno Retailleau. Renaissance, ce n'est pas LR."
"Où est la liberté d'une enfant de 8 ou 9 ans?"
Ce lundi 26 mai, l'ancien Premier ministre fera plusieurs propositions lors d'une convention organisée par Renaissance sur les thématiques régaliennes. Parmi elles: l'interdiction du port du voile pour les mineures de moins de 15 ans dans l'espace public.
"Une femme qui décide librement de porter le voile doit pouvoir le faire", affirme l'ancien Premier ministre au Parisien. "Mais où est la liberté d'une enfant de huit ou neuf ans à qui l'on impose de se voiler? C'est la raison pour laquelle je ne me retrouve pas dans les propos de Bruno Retailleau quand il dit 'à bas le voile'", affirme Gabriel Attal.
L'ancien Premier ministre, selon lui, ne court pas après l'actuel ministre de l'Intérieur. "Nous ne l'avons pas attendu pour interdire l'abaya et agir pour protéger nos enfants", affirme Gabriel Attal, réfutant un virage à droite du parti Renaissance.
Les annonces de Gabriel Attal, intervenues dans le même temps que la présentation en Conseil de défense à l'Élysée d'un rapport sur la place des Frères musulmans en France ont été vivement critiqué par une partie de ses troupes.
"C'est affligeant", avait déploré un ancien ministre auprès de BFMTV. "Ils disent qu'ils n'ont pas regardé si c'était constitutionnel. Ça tombe bien ça ne l'est pas". "Rien ne va. Ce n'est pas travaillé. Je pense que le président dira quelque chose", avait poursuivi cette même source.
"Il a cru qu'il pouvait recommencer"
Une ancienne membre du gouvernement, proche du président de la République, était tout aussi critique à l'encontre de Gabriel Attal. "L'abaya ça a marché parce que c'était l'école", expliquait-elle, en référence à la circulaire de l'ancien ministre de l'Éducation contre le port de l'abaya à l'école. "Il a cru qu'il pouvait recommencer."
Gabriel Attal entend aussi proproser la création d'un délit de contrainte au port du voile contre les parents qui contraindraient leurs jeunes filles mineures. "Forcer une femme à porter le voile, c’est atteindre à sa dignité. C’est un signe d’emprise et d’inégalité entre les femmes et les hommes", avait commenté l'entourage de Gabriel Attal auprès de BFMTV.