Meurtre de Clément Méric : indignation ou récupération ?

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -
Il n’y avait pas de place pour les partis politiques à la manif antifasciste de 17h hier jeudi, sur les lieux du meurtre. Les militants d’extrême-gauche ont rendu hommage à Clément Méric le poing levé. Nathalie Kosciusko-Morizet, la candidate UMP à la mairie de Paris, qui s’y est rendue un peu plus tard, a été prise à partie. Scénario identique à 18h30 place Saint-Michel. Jean-Luc Mélenchon a évité de prendre la parole et a rebroussé chemin. Harlem Désir qui avait appelé à se joindre à ce rassemblement, n’y a pas été vu. Anne Hidalgo, la candidate PS aux municipales parisiennes, a été huée et exfiltrée.
Pourquoi cette hostilité ?
Tout d’abord parce que l’émotion était trop intense. Les manifestants présents ont rejeté toute tentative de récupération de ce drame. Et il y a eu le tweet de Jean-Luc Mélenchon : « Aux rassemblements, tenez-vous à distance du #PS qui a trop assimilé @LePG à l'extrême-droite ».
Manuel Valls a désigné l’extrême droite…
« Les sept suspects interpellés appartiennent à des mouvances d’extrême-droite », a confirmé sur RMC le ministre de l’intérieur, qui a évoqué la possibilité de dissoudre des groupes qui contestent la République. Marine le Pen a tenu à se dégager du drame : « La mort d'un jeune est toujours terrible », a déclaré dès hier matin la présidente du Front National, qui a estimé que le FN n'avait rien à voir avec l'agression. François Fillon, invité de Des paroles et des actes sur France 2 a dénoncé « un crime odieux » tout en demandant de ne pas faire d'amalgame avec les opposants au mariage homosexuel.
Le débat politique aujourd’hui dérive vers la violence ?
Oui, et elle s’est exprimée en marge des Manifs pour tous, des groupuscules sont entrés en action au moment de la dispersion des cortèges. Pour Bruno Le Roux, patron des députés socialistes, « l'UMP a laissé ses extrêmes parler ». Le PS dénonce une droitisation à outrance pour courir après le FN, avec pour effet de déchainer les passions. Ce que conteste Henri Guaino, l’un des chefs de file UMP anti-mariage, qui estime « que le vrai problème est qu’il y a des malades et la question est de savoir si la société va en fabriquer de plus en plus ». La violence, nourrie par la crise, n’est plus seulement dans les mots, et donne lieu à d’inquiétants déferlements auxquels le gouvernement se doit de mettre un terme.
Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce vendredi 7 juin.
Jean-François Achilli|||
Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV
Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, puis le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.
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