Mélenchon se considère comme un "indépendantiste français" face à l'Union européenne

Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale le 18 octobre 2017. - Philippe LOPEZ / AFP
Après avoir vainement demandé le retrait du drapeau européen de l'Hémicycle, Jean-Luc Mélenchon continue à tracer son sillon d'opposant aux institutions européennes actuelles. Dans un entretien accordé aux Echos, publié ce lundi soir, il se décrit à nouveau comme un "indépendantiste français", expression qu'il préfère à "souverainiste".
Cet indépendantisme s'inscrit contre ce qu'il voit comme une Europe évoluant aujourd'hui à l'heure allemande: "A présent nous voici plus proches du modèle du Saint empire romain germanique que de la marche vers la République universelle à laquelle je rêvais."
Pour changer de cap, il présente deux options. Un plan A, tout d'abord, dont il détaille les grandes lignes: "Il faut sortir des Traités, notamment des deux derniers budgétaires qui sont les pires, et passer à autre chose. Cette autre chose n'a rien de mystérieux: en économie, c'est une politique keynésienne." Et quant au plan B: "Qu'on ne caricature pas ma position: ma ligne, ce n'est pas le 'Frexit'. Je crois à la puissance française. En Europe ses intérêts fondamentaux doivent être protégés. Faire l'Europe? Oui si c'est sans défaire la France!" demande dans un premier temps l'Insoumis.
Il ajoute plus tard au sujet de ce plan B: "C'est comme pour la dissuasion nucléaire: le principe même fait que vous n'avez pas besoin d'alliés. Moi j'ai un bouton qui s'appelle 'plan B'. Si - comme Emmanuel Macron - vous n'avez pas de dissuasion, vous n'avez pas de plan A qui tienne. La menace ne vaut que si elle existe. Avec moi, elle existe."
"Le FN et les nationalistes rament pour moi"
Le député élu à Marseille formule ici son souhait concernant la place de la France en Europe: "La France doit redevenir acteur et pas simplement être un 'bon élève' de la volonté des autres." L'"indépendantisme" français de La France insoumise pourrait-il amener cette dernière à se rapprocher des souverainistes de "l'autre rive", pour reprendre les mots de Jean-Pierre Chevènement auxquels font référence Les Echos?
"La ligne politique et mes objectifs n'ont rien à voir avec ceux du FN ou des nationalistes. Mais tous ces gens rament pour moi d'une certaine manière, en contribuant à la construction d'un champ culturel où nos mots d'ordre - l'Europe ne protège pas les Français mais les menace - sont en train de devenir dominants. Il faut capitaliser positivement cette colère qui peut être dangereuse", répond Jean-Luc Mélenchon.