Matignon : coup d'envoi de la concertation sur les retraites

Ce jeudi, Jean-Marc Ayrault reçoit à Matigon syndicats et patronat pour ouvrir les discussions sur la réforme des retraites. - -
Une première journée de discussions pour les retraites mais aussi le baptême du feu pour le nouveau patron des patrons. Ce jeudi toute la journée, Jean-Marc Ayrault reçoit les syndicats et le patronat avec à sa tête Pierre Gattaz, le successeur de Laurence Parisot, élu avec 95% des voix mercredi 3 juillet. Si les concertations devraient faire avancer ce dossier, avant même de lancer ses discussions qui vont se poursuivre tout l'été, François Hollande a déjà préparé les esprits à la nécessité de travailler plus longtemps.
Hollande exclu un recul de l’âge de départ à la retraite
Le président a affirmé le 20 juin dernier qu'une hausse de la durée de cotisation était la mesure « la plus juste », mais il a totalement exclu un nouveau recul de l'âge légal de départ à la retraite, qui doit atteindre progressivement les 62 ans pour la génération 1955. Pour le patronat, le Medef en particulier, un allongement de la durée de cotisations doit justement s'accompagner d'un recul de l'âge légal de départ, progressivement pour atteindre 65 ans en 2014.
« Arriver à 67 ans à l’horizon 2020 »
Si l’âge de départ à la retraite doit atteindre 65 ans en 2014, pour Pierre Gattaz, le nouveau patron du Medef, ce n’est sans doute pas suffisant. Il espère même voir cette barrière franchie pour atteindre 67 ans à l’horizon 2020. Et il compte bien batailler pour arriver à ses fins. « Nous ne pouvons pas accepter d’augmentation de cotisations supplémentaires. Nous devons les baisser au contraire ces cotisations. Il ne faut surtout pas qu’elles augmentent. L’âge légal, il faut absolument arriver à 63 puis 65 voire 67 ans à l’horizon 2020 avec un nombre d’annuité qui passera de 41 à 43. Je crois qu’il n’y a pas de révolution mais il faut absolument jouer avec les deux paramètres ».
Les syndicats divisés
On ne peut pas dire que les syndicats soient main dans la main dans ce dossier. Le seul à accepter le principe d'une nouvelle réforme, c'est Pierre Berger, le leader de la CFDT. « Il faut une réforme d’ampleur qui pérennise le système par répartition. Le seul point sur lequel on peut jouer c’est sur la durée de cotisations mais pas l’âge », expliquait-il sur RMC en mai dernier. De son côté Force Ouvrière ne veux pas toucher à l’âge ni à la durée. Si effort il doit y avoir, une répartition de l’effort doit s’opérer entre employeur et salariés. « Les efforts, nous sommes prêts à les faire y compris si on doit payer plus. Mais de dire qu’il faut travailler plus longtemps, ce n’est pas acceptable », explique ainsi le leader FO, Jean-Claude Mailly. Enfin, la CGT, elle, s’oppose à toute réforme… sauf celle de taxer les revenus financiers.