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Marché du travail : « On est très éloigné du compromis », estime Mailly

Jean-Claude Mailly

Jean-Claude Mailly - -

Invité sur RMC et BFMTV, Jean-Claude Maillly affirme que les négociations avec le patronat sont compliquées et que, pour le moment, il ne signera pas d’accord.

Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force Ouvrière, était l’invité de RMC et BFMTV ce vendredi matin. Au lendemain de l’arrêt des négociations avec le patronat, il s’est dit « très éloigné » de ce que demande le patronat sur plusieurs points. « C’est une négociation très compliquée, affirme le leader syndical, mais il y a des choses qu’on n’acceptera pas. Il y a des sujets qu’on demande, les complémentaires santé, la taxation des contrats courts qui ont explosé, le temps partiel a triplé en 30 ans, ce sont déjà des outils de flexibilité, on veut les taxer plus ». Jean-Claude Mailly affirme d’ailleurs qu’il y a assez de flexibilité en France. « La flexibilité existe, les modulations d’horaires, l’annualisation. Ça se négocie dans l’entreprise, ça existe, mais il faut s’assurer que les salariés soient d’accord », demande Jean-Claude Mailly, avant de lister des points de désaccord : « On est en train de faire des usines à gaz alors que des textes existent. Il faut développer les procédures de conciliation, mais le patronat veut plafonner les indemnités », regrette-t-il. Le secrétaire général de Force Ouvrière compare d’ailleurs la situation française avec des pays qui ont moins de flexibilité : « Aux Pays-Bas, quand il y a eu la fusion entre Air France et KLM, les syndicats néerlandais étaient dans la capacité de bloquer le dossier. En France, on ne peut pas ». Aucune raison, donc, de signer l’accord pour le moment. « Franchement, je ne suis pas optimiste, je ne suis pas sûr qu'il soit trouvé. Sur le texte, pour le moment, c’est non, et le fleuve est encore large », a-t-il conclu. Les négociations entre le patronat et les syndicats reprendront le 10 janvier.

« On peut réduire la dépense publique si on a de la croissance »

Jean-Claude Mailly est aussi revenu sur les chiffres noirs de l’Insee pour 2013 qui laissent présager une économie moribonde. « Je ne suis pas surpris par la prévision. Techniquement nous ne sommes pas en récession, mais on stagne », remarque le secrétaire général de Force Ouvrière, qui demande moins de coupes budgétaires. « On peut réduire la dépense publique si on a de la croissance. En période de difficulté, si réduire les dépenses publiques, c'est réduire service publique, c'est non. Il va d’abord falloir ouvrir le débat européen. Les choix au niveau européen ne sont pas les bons : trop de dérèglementation et de flexibilité, il faut réguler autrement, là, c’est tout le monde vers le bas ». Jean-Claude Mailly pense que la France « n'atteindra pas les 3% de déficit publics » et appelle à la création au plus vite de la Banque publique d’investissement : « Il faut que l'Etat aille vite pour aider les entreprises en difficultées ».

Mathias Chaillot avec BFMTV