Maltraitance dans les Ehpad: François Ruffin veut "réquisitionner les maisons Orpea"

De dénégation en contritions puis en promesses: le groupe privé de gestion de maisons de retraites Orpea a changé plusieurs fois d'attitude depuis que la parution de l'enquête Les Fossoyeurs l'a plongé dans la tourmente médiatique. Ce livre du journaliste Victor Castanet a posé une lumière crue sur une série de maltraitances commises à l'égard des séniors admis dans certains centres dirigés par la société.
La direction du groupe Orpea, qui assure qu'il s'agit là d'erreurs humaines et non d'un "système", peine à convaincre. Au point que ce mercredi matin, le député insoumis François Ruffin a réclamé sur BFMTV-RMC la "réquisition" de ses sites par l'Etat ou des "coopératives" de soignants.
Quelques heures avant le lancement formel d'une commission d'enquête par le Sénat, le parlementaire élu dans la Somme a ainsi posé: "Je veux la réquisition d'Orpea".
"On prend leurs maisons de retraite et on les passe sous statut public ou associatif. On permet à des coopératives d'infirmiers, d' aides soignants de gérer", a-t-il fait valoir.
"Des dividendes sur la maltraitance"
Le soutien de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle a chiffré ses griefs à l'égard du groupe qu'il entend ainsi déposséder: "25% de marge pour la société, des dividendes aux actionnaires, un million d'euros pour le président".
"Le fond de l'affaire, c'est un rationnement dans les Ehpad sur les couches, sur les gâteaux Pepito - un seul Pepito au goûter - un rationnement sur les soins, et donc un rationnement sur l'humain", a listé François Ruffin. Celui-ci a ajouté plus tard que "chaque euro gagné" c'était "des Pepito à l'autre bout", résumant alors: "Ils ont touché des dividendes sur la maltraitance des personnes âgées en Ehpad".
"Le gouvernement pleurniche et la maltraitance continue", a-t-il accusé, ajoutant: "Ca fait cinq ans qu'on alerte, qu'on a souhaité une loi Grand âge, promise cinq fois et repoussée cinq fois".
François Ruffin en a appelé à la création d'un "service public de la dépendance". "Je suis en tout cas favorable à ce qu'on écarte cette question de la loi du profit", a-t-il achevé.
