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Lyon-Turin: EELV dément tout changement de pied et rappelle son opposition au projet

Les ouvriers creusent un tunnel pour la future ligne entre Lyon et Turin.

Les ouvriers creusent un tunnel pour la future ligne entre Lyon et Turin. - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Le parti écologiste a été accusé de soutenir la ligne Lyon-Turin après la mise en ligne d'une contribution de la commission Transports d'EELV sur le projet. Ses portes-paroles ont rappelé leur opposition à cette liaison ferroviaire.

Europe Ecologie - Les Verts a démenti jeudi auprès de l'AFP soutenir désormais la ligne Lyon-Turin, malgré la mise en cause par des opposants au projet emblématique et par Jean-Luc Mélenchon d'un texte explorant les scénarios de sa mise en oeuvre.

"Liaison train Lyon-Turin: EELV retourne sa veste. Hier contre, aujourd'hui pour. Dilué dans la gestionnite plus vite que le PS", a tweeté le chef des Insoumis jeudi.

Jean-Luc Mélenchon est revenu quelques heures plus tard sur ces propos. "Si c'est faux, je présente mes excuses à EELV, bien sûr", a écrit le député des Bouches-du-Rhône sur Twitter.

Une phrase "maladroite"

Interrogé par l'AFP, le président de la commission Transports d'EELV, Stéphane Coppey, a expliqué que l'une des figures de l'opposition au projet, Daniel Ibanez, avait publiquement mis en cause une contribution mise en ligne - et retirée depuis - d'un groupe de travail de la commission, dans laquelle figurait une phrase "maladroite" laissant penser à un soutien.

Or, a-t-il insisté, la contribution se contentait d'explorer les différents scénarios du projet, dont Bruxelles a allégé en avril la facture de 2,5 milliards d'euros pour la France. Le texte se proposait notamment d'optimiser le coût environnemental des accès au tunnel si leur réalisation devait être menée à terme.

Le porte-parole d'EELV Alain Coulombel a pour sa part expliqué: "Il y a un lobbying de la part des adhérents EELV de Chambéry pour faire évoluer la position de la commission Transports", a-t-il expliqué. "Parmi certains dans la région, émerge une position réaliste: comme les travaux sont déjà engagés sur plusieurs tronçons, ils disent 'Autant aller au bout'" et l'influencer.

EELV maintient son opposition

Mais, a insisté Alain Coulombel, "ça n'acte pas une position nationale. Il faudrait pour cela une motion votée au Conseil fédéral, et le prochain n'a lieu qu'en juillet".

Ce membre du bureau exécutif a rappelé la position historique d'EELV : "Le projet engage des moyens financiers considérables qu'on pourrait utiliser autrement. La voie existante peut être améliorée. Et il y a des atteintes environnementales importantes, notamment côté italien".

L'autre porte-parole du parti Eva Sas a confirmé que la position d'EELV restait l'opposition à la ligne Lyon-Turin malgré le changement d'avis de certains élus locaux. Elle a estimé que "si on la finance, on ne peut financer d'autres développements ferroviaires sur le territoire français".

En mars, un sondage BVA rapportait que 84% des sympathisants EELV de la région soutenaient ce projet prévoyant la construction d'un tunnel sous les Alpes et d'une ligne ferroviaire à grande vitesse pour y accéder.

B.R. avec AFP