Lutte contre le harcèlement sexuel: Hamon conseillé par Schiappa

Benoît Hamon le 20 avril 2017 sur France 2. - Martin BUREAU / POOL / AFP
Lancé le 1er juillet, le mouvement politique de Benoît Hamon, baptisé en référence à cette date, est encore en pleine fondation. Samedi, celle-ci sera officiellement actée lors d'une journée de rassemblement au Mans. Il y a six mois, il était difficile d’imaginer que cette naissance se ferait dans un contexte marqué par une série de dénonciations sans précédent de cas de harcèlement et d’agressions sexuelles. Un phénomène qui touche notamment la sphère politique, mais qui est loin de s’y limiter. Et qui concerne aussi bien la droite que la gauche, comme l’ont montré les révélations sur Thierry Marchal-Beck, l’ancien président du MJS, le mouvement des jeunes du PS, accusé par huit femmes.
Dans ce contexte, l’ancien ministre de l’Education nationale veut fonder un mouvement irréprochable sur ce point. Il veut à la fois prévenir les violences à l’égard des femmes et leur assurer un environnement sûr, afin qu’elles s’investissent en politique. Benoît Hamon a donc décidé de s’informer sur les "bonnes pratiques" à mettre en place, et a pour cela demandé l’aide d’une des membres du gouvernement: la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes.
Rendez-vous le 11 décembre
Comme l'expliquent l’entourage de Marlène Schiappa et celui de Benoît Hamon, l’ancien ministre a tout simplement appelé la secrétaire d’Etat et un rendez-vous a été fixé au ministère, le 11 décembre à 10 heures. Marlène Schiappa planche actuellement sur un protocole qui sera mis en place prochainement au sein de La République en marche. Elle a déjà listé douze principes distribués aux référents locaux et détaillés dans un livre à paraître en janvier, Le Deuxième sexe de la démocratie.
Dans cet ouvrage, dont nous avons consulté un extrait, elle conseille notamment de choisir un lieu de réunion sécurisé, par exemple préférer un lieu public à un appartement privé. Elle encourage aussi à nommer des femmes à des postes à responsabilités, à assurer une prise de parole, à proposer des retours groupés lors des déplacements, et surtout à ne rien laisser passer en matière de harcèlement sexuel, incitant notamment à la création d'un protocole à suivre.
Mea culpa
Cette décision de Benoît Hamon n'est sans doute pas étrangère aux accusations portées contre Thierry Marchal-Beck, qui avait travaillé avec lui pendant la campagne présidentielle. Au moment des révélations, le malaise de l'ancien candidat était palpable. Les deux hommes se connaissent bien.
"Je suis comme la plupart des individus qui se disent: 'qu'est-ce que j'ai raté et en quoi j'ai été fautif pour laisser des comportements comme ceux-là se développer'?", avait déclaré Benoît Hamon sur Europe 1, reconnaissant qu'il savait que Thierry Marchal-Beck "n'avait pas forcément des comportements adaptés."
"La question est: comment on fait la différence entre ce qui relèverait de la liberté sexuelle, du rapport consenti entre deux personnes et de l'abus de pouvoir, de l'abus réel qui conduit au harcèlement, de l'agression jusqu'au viol. C'est tout cela dont on doit tenir compte aujourd'hui", avait-il reconnu.
Ce jour-là, le 20 novembre, il a d'ailleurs évoqué sa volonté de contacter Marlène Schiappa. Son entourage précise que Benoît Hamon l'a sollicitée immédiatement après ces révélations, mais qu'il avait déjà prévu de le faire avant cela.