Loi immigration: Élisabeth Borne estime qu'un 49.3 n'est "pas la bonne méthode"

La Première ministre Elisabeth Borne en visite le 1er juin 2023 dans une crèche à Angers - JEAN-FRANCOIS MONIER © 2019 AFP
C'est une loi qui devrait marquer la suite du quinquennat d'Emmanuel Macron et qui fait parler dans les rangs de la majorité présidentielle. Recourir à l'arme du 49.3 pour faire passer le futur texte sur l'immigration, "ça n'est pas la bonne méthode", a estimé dimanche la Première ministre Élisabeth Borne, alors que son ministre de l'Intérieur cherche un compromis avec les Républicains.
"Ça n'est pas la bonne méthode [d'utiliser le 49.3] et on va continuer à chercher des majorités", a affirmé la cheffe du gouvernement dans l'émission Dimanche en politique sur France 3.
La cheffe du gouvernement était interrogée sur le recours éventuel à cet outil constitutionnel controversé pour, si besoin, faire passer sans vote à l'Assemblée nationale le futur projet de loi sur l'immigration. Ce texte fait l'objet actuellement de concertations avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Dans un entretien à l'AFP en mars, Élisabeth Borne avait affirmé qu'elle ne souhaitait plus recourir au 49.3, hors textes budgétaires.
Macron devrait recevoir "toutes les forces politiques"
"Mon objectif, c'est vraiment de chercher des majorités texte par texte", a répété la Première ministre. "Aujourd'hui, je ne vois pas d'autres méthodes qui puisse nous permettre d'avancer", avance-t-elle également.
Les Républicains ont déposé deux propositions de loi sur l'immigration, à la ligne très dure, dans lesquelles ils prévoient notamment de déroger à la primauté des traités et du droit européen. Alors que le président de LR, Éric Ciotti, demande à être reçu par Emmanuel Macron pour discuter de l'immigration, Élisabeth Borne a renvoyé la droite aux rencontres prévues par le chef de l'Etat sur la réforme des institutions.
"Le président de la République (Emmanuel Macron) a prévu de recevoir (...) toutes les forces politiques" sur les questions institutionnelles, a rappelé Élisabeth Borne, si bien que "le moment venu, les Républicains pourront aussi présenter leurs propositions constitutionnelles en général et notamment sur ce sujet".
Le président du MoDem, François Bayrou, a jugé dimanche "légitime" la demande d' Éric Ciotti de rencontrer Emmanuel Macron sur l'immigration.