Libération de Michelle Martin : vive émotion en Belgique

Michelle Martin, l'ex-femme et complice de Marc Dutroux. - -
Michelle Martin, l’ex-femme et complice de Marc Dutroux, le meurtrier pédophile va sortir de prison après 16 ans de détention, soit plus de la moitié de la peine de 30 à laquelle elle avait été condamnée en 2004. La justice belge a autorisé mardi sa libération sous conditions. Elle devrait quitter la prison pour un couvent religieux à Malonne en Belgique où elle serait logée et nourrie en échange de 5h de travail quotidien.
« Elle est responsable de la mort de ma fille »
En Belgique, la décision du tribunal suscite une vive émotion. Le pays est toujours marqué par les crimes du pédophile. Jean-Denis Lejeune est le père de Julie, l’une des victimes de Marc Dutroux. La petite fille de 8 ans est morte de faim en 1996, emmurée vivante dans la maison du pédophile. Il réprouve la libération de Michelle Martin. « Elle a 1000 fois l’occasion d’ouvrir la porte de la cache, d’aller nourrir les petites, de les libérer ou bien de faire savoir qu’elles sont là. Donc clairement c’est elle qui est responsable de la mort de ma fille, accuse-t-il. Je ne peux pas pardonner. Je souhaiterais qu’elle aille en bout de peine, qu’elle fasse ses 30 ans, qu’elle ne profite plus de la vie et qu’elle croupisse en prison en 4 murs. Qu’elle souffre dans sa chair. Nous en tant que partie civile on n’a plus aucun droit. Heureusement qu’il y a encore le ministère public qui peut essayer de contrecarrer cet acte qui va arriver d’un jour à l’autre ».
« Elle peut toujours pleurer mais les faits sont là »
Certains Belges craignent que Michelle Martin soit remise en liberté. « Le problème c’est que là, elle va aller dans un couvent, mais est-ce qu’elle va y rester ?, s’interroge Myriam, 52 ans. C’est toujours le problème du suivi, dans 2 ans, elle sera peut-être dehors ». D’autres l’imaginent mal en liberté comme Christine, 45 ans : « Il ne faut pas qu’elle soit en liberté, car elle est aussi coupable comme son mari. Peut-être que les bonnes sœurs l’aideront, mais je ne pense pas qu’elle va changer après tout ce qu’elle a fait. Elle peut toujours pleurer mais les faits sont là ».
Le procureur général de Mons, Claude Micheaux, a déclaré mercredi qu'il avait fait appel de cette décision. « Je pense qu'il y a un problème juridique, nous sommes en train de l'analyser », a-t-il dit. Même si la requête du procureur n'aboutit pas, l'ex-femme de Marc Dutroux pourrait rester en prison 30 jours supplémentaires, le temps que la décision d'appel soit rendue.