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Les Républicains

Un député de droite reçu par Assad à Damas

Jean-Frédéric Poisson a rencontré dimanche à Damas Bachar el-Assad.

Jean-Frédéric Poisson a rencontré dimanche à Damas Bachar el-Assad. - Sana - AFP

Lors d'une rencontre à Damas dimanche avec le président syrien, le député Jean-Frédéric Poisson a exprimé la nécessité d'un "dialogue" pour régler le conflit dans le pays.

Cinq mois après l'expédition menée en toute discrétion par quatre parlementaires français de droite et de gauche, le député Chrétien-démocrate Jean-Frédéric Poisson s'est entretenu dimanche à Damas avec le président syrien.

"L'échange a duré 1h20 et s'est très bien passé. Il est courtois, souriant, moderne dans sa manière de parler, pas du tout guindé. Entre l'image de boucher et celui que j'ai rencontré, on ne doit pas parler du même homme", a expliqué au Figaro.fr le président du parti affilié aux Républicains (ex-UMP).

Il a précisé que "la stabilité de la Syrie aura des répercussions positives sur la région et sur l'Europe". "Cela ne se réalisera qu'en soutenant l'État syrien et à travers le dialogue avec le président Assad pour mettre fin à la crise en Syrie", a précisé le député des Yvelines selon l'agence Sana.

"Le pays ne déprime pas"

"Il y avait la célébration d'un mariage dans mon hôtel jusqu'à 4 heures du matin. Je connais tout le top 50 syrien", a rapporté le Français pour attester que "le pays ne déprime pas". "Soit ils m'ont fait une opération carton-pâte, et si un jour ça apparaît je le reconnaîtrais, soit ce voyage aura confirmé mon intuition première", plaide le député.

Bachar el-Assad a de son côté souligné "l'importance du rôle que jouent des hommes politiques et parlementaires sages en France et en Europe en général dans la rectification des politiques occidentales à l'égard de la Syrie [...] qui se sont avérées être un échec". Il a réitéré que le soutien des puissances occidentales aux Syriens qui se sont révoltés contre son régime en 2011 "a permis au terrorisme de se propager jusqu'en Europe".

Le régime de Damas, qui a réprimé dans le sang la révolte au départ pacifique en 2011 avant de devenir une guerre civile brutale, ne fait pas de distinction entre militants pacifiques, rebelles et djihadistes ultraradicaux, les qualifiant tous de "terroristes".

Visite de quatre parlementaires en février

La visite des quatre parlementaires en février était une première depuis la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Damas en mai 2012. François Hollande l'avait condamnée, traitant Bachar el-Assad de "dictateur qui est à l'origine d'une des plus graves guerres civiles de ces dernières années".

À l'Assemblée nationale, Jean-Frédéric Poisson est également le vice-président du groupe d'étude sur les Chrétiens d'Orient. Le député s'est récemment rendu à Tripoli à l'invitation du gouvernement libyen non reconnu par la communauté internationale.

Cette rencontre a été organisée par l'intermédiaire de l'association SOS Chrétiens d'Orient, proche du régime de Damas, dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient du parlementaire.

K. L. avec AFP