SNCF: Gérard Larcher se dit favorable à un encadrement du droit de grève

"Une fois encore, les usagers d'un grand service public de transports sont, en quelque sorte, pris en otage d'une négociation sociale". Président Les Républicains du Sénat, Gérard Larcher déplore ce jeudi 15 février sur BFMTV-RMC les conséquences du mouvement de grève des contrôleurs de la SNCF pour les Français en ce week-end de vacances scolaires.
"La grève ça doit être l’arme ultime (...) à l'issue d’une négociation sociale", juge celui qui fût ministre délégué à l'Emploi, au Travail et à l'Insertion professionnelle des jeunes, sous Jacques Chirac, entre 2005 et 2007. "Là on le voit bien, cela est devenu un instrument de négociation", regrette-t-il.
Un texte des centristes pour encadrer le droit de grève
Le sénateur des Yvelines se montre favorable à une évolution du droit de grève, garanti par la Constitution et fait la promotion pour l'occasion d'un texte, proposé la veille par les sénateurs centistes, alliés de LR dans la majorité au Palais du Luxembourg.
Celui-ci prévoit d'octroyer au gouvernement un capital annuel de 60 jours d'interdiction de grève pour les "personnels des services publics de transports". L'exécutif pourrait répartir ce capital par décret comme il le souhaite dans une limite de quinze jours par période d'interdiction, avec néanmoins la tenue d'une "négociation préalable".
"Je ne dis pas qu'il faut interdire" le droit de grève
Ce droit de grève "je ne dis pas qu'il faut l'interdire", souligne Gérard Larcher en rappelant son attachement à la Constitution. Pour autant, insiste-t-il, "je crois qu'il faut prendre des dispositifs qui fassent que cet usage de la grève ne soit pas une prise d'otage". Pour ce qui est du calendrier, il renvoie l'inscription du texte à l'ordre du jour à la prochaine conférence des présidents, prévue en mars.
La droite sénatoriale avait déjà fait adopter en 2020 un texte visant à "assurer l'effectivité du droit au transport" en garantissant un service minimum en cas de grève. Mais il n'avait pas prospéré au Parlement.
Gérard Larcher inscrit ses propos en droite ligne de ceux de Gabriel Attal, après que le Premier ministre a affirmé mercredi que, la "grève est un droit", mais "travailler est un devoir".
"Je pense que c'est autour de cet équilibre-là que nous devrions avancer", dit-il.
Un TGV sur deux ce week-end
Vendredi, samedi et dimanche, seul un TGV sur deux circulera en raison de la grève, selon la SNCF, qui compte donner la "priorité" aux trajets vers la montagne, et aux enfants. La circulation des trains sera "fortement perturbée" entre 20 heures ce jeudi 15 février et 8 heures lundi 19 février, a prévenu l'opérateur ferroviaire dans un communiqué.
Dans le détail, le service sera réduit de moitié sur les lignes TGV Inoui et Ouigo, ainsi que pour les Intercités de jour et de nuit, a annoncé la SNCF.
Les syndicats grévistes estiment que l'accord de sortie de crise négocié fin 2022, quand une grève le week-end de Noël avait laissé 200.000 voyageurs sur le carreau, tarde à être appliqué. Ils demandent aussi une renégociation de l'accord sur les fins de carrière.