"Salut le facho": quand Dati allumait Hortefeux par SMS

Rachida Dati regarde Brice Hortefeux lors d'un discours de Nicolas Sarkozy, le 17 décembre 2008. - Eric Feferberg - AFP
Entre Rachida Dati et Brice Hortefeux, les relations sont depuis longtemps électriques. Dernier épisode en date: un texto datant de septembre 2013 et ressorti par Mediapart, que l'ancienne Garde des Sceaux amorce par un "Salut le facho".
A cette époque, Brice Hortefeux se serait plaint "des privilèges" dont bénéficierait l'élue de Paris auprès des agents de la Police de l'air et des frontières (PAF), qui ne la contrôleraient pas. "Je vais m'en occuper", aurait-il déclaré.
Dès qu'elle a vent de cette histoire, Rachida Dati envoie aussitôt un "dernier avertissement" à son collègue au gouvernement, "dont une copie est envoyée à Nicolas Sarkozy". Elle menace l'ancien ministre de l'Intérieur de déposer une assignation "qui date de deux ans" pour atteinte à la vie privée et écoutes illicites.
"De plus, je vais dénoncer l’argent liquide que tu as perçu pour organiser des rdv auprès de Sarko lorsqu’il était président, des relations tout aussi liquides que tu as eues avec Takieddine, l’emploi fictif de ton ex à la Caisse d’Epargne grâce à Gaubert, et l’emploi illégal de ta compagne actuelle au Parlement européen, et je peux continuer avec les avantages que tu as eus et as encore à l’UMP à l’insu de ceux qui paient", a-t-elle envoyée à Brice Hortefeux.
Des relations "exécrables"
Contacté par Mediapart, Brice Hortefeux assure ne pas se souvenir de ce texto. "Ce ne sont ni les premières, ni les dernières [attaques] qu'elle a proféré à mon égard, mais je ne lui répondais pas. C'était la règle que je m'étais fixée", a-t-il déclaré, tout en se défendant: "Je n'étais plus en fonction à l'époque, donc je ne pouvais rien demander à la PAF".
Rachida Dati a elle reconnu que les relations entre les deux soutiens de Sarkozy ont été "exécrables entre 2009 et 2015", mais qu'elles se sont depuis "pacifiées". Une vision partagée par Brice Hortefeux, qui évoque des relations "normalisées".