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EDITO - Et si l'UMP ne revotait pas ?

Jean-François Achilli, dans le studio de RMC

Jean-François Achilli, dans le studio de RMC - -

Les ténors de l'UMP se sont retrouvés pour la première fois mardi matin, pour leur tout nouveau petit déjeuner hebdomadaire. Avec une seule question : le vote de septembre sera-t-il annulé ? La chronique politique du directeur de la rédaction de RMC, éditorialiste sur BFMTV et RMC.

Si la décision n’est pas prise, ça en prend le chemin. Comme l’a dit Alain Juppé dimanche, Jean-François Copé et François Fillon sont les deux seuls qui tiennent la clef. Et confidence d’un cadre de l’UMP lundi, qui m’a demandé de ne surtout pas révéler son identité : tout le monde ou presque a intérêt à ce que ce nouveau vote soit reporté, voire supprimé, mais personne n’ose encore l’avouer.

En attendant, les deux frères ennemis réconciliés se sont vus mardi matin au siège du parti, pour ce nouveau rendez-vous obligé, décidé quand ils ont fait la paix, qui va rappeler les petits déjeuners de la majorité. Attention à la facture, les caisses de l’UMP sont vides, et vingt à trente personnalités étaient prévues.

Vingt à trente ? Mais il y aura toute l'UMP autour de la table !

Tout l’organigramme bicéphale, Copéiste et Filloniste, les Wauquiez, Chatel, Pécresse, Tabarot, mais aussi les anciens Premiers ministres, les responsables des différentes motions qui ont bien du mal à émerger, les ex-candidats, NKM ou Le Maire, des revenants comme Hervé Gaymard, l’un des onze nouveaux vice-présidents nommés dimanche soir, ce qui porte leur nombre à vingt ! Dont une seule femme, Rachida Dati. Il y a un petit souci de parité à l’UMP…

Vingt vice-présidents, c'est l'armée mexicaine...

Oui, ce qui a fait dire à Laurent Wauquiez : je préfère l’armée mexicaine à la guerre civile espagnole. Mais peu importe ces petits déjeuners de façade, les vraies décisions sont ailleurs : le mercredi matin, au bureau politique, gouverné par Jean-François Copé. Et au sein de la future commission de révision des statuts, coprésidée par Fillon et Copé, qui doit débuter dans quinze jours, à laquelle participera notamment Edouard Balladur. C’est cette instance qui va trancher le débat : faut-il finalement revoter ?

Et que disent les principaux intéressés ? C'est oui ou c'est non ?

Ce serait plutôt non ! Ce sont les entourages qui s’expriment. Pour Fillon, un Copé mal élu serait délégitimé et affaibli, dans la course à la présidentielle. Quant à Copé, bien installé à la tête du parti, n’aurait pas besoin d’un nouveau scrutin interne qui pourrait le fragiliser.

Seuls les NKM, Wauquiez ou Guaino veulent d’un nouveau vote, pour compter leurs troupes. Mais plus le temps passe, et moins l’UMP a envie de risquer un nouveau psychodrame, avec une campagne interne en plein été et un vote en septembre qui pourrait hérisser les Français. Les conclusions de la commission des statuts sont attendues en avril. Quelque chose me fait dire que le vote UMP pourrait finir à terme comme le texte PMA : à la trappe !

L’UMP qui pourrait peut-être demande l’avis du Comité consultatif national d’éthique…

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Jean-François Achilli, Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste sur RMC et BFMTV.

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, intègre le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

>> Suivez-le sur Twitter @jfachilli

Jean-François Achilli