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Politique

Le socialiste frappé par un député LREM ne comprend pas "la violence" de son agresseur

Boris Faure, un responsable socialiste qui avait été agressé par un député LREM, le 3 octobre 2017 sur BFMTV

Boris Faure, un responsable socialiste qui avait été agressé par un député LREM, le 3 octobre 2017 sur BFMTV - BFMTV

Boris Faure, le responsable socialiste qui avait été très grièvement blessé fin août après avoir été frappé à coups de casque de moto par un député LREM, a indiqué sur BFMTV attendre des explications de la part de son agresseur.

"Je vais mieux", a assuré Boris Faure sur BFMTV. Le premier secrétaire de la fédération socialiste des Français de l'étranger qui avait été violemment agressé à Paris fin août par M'jid El Guerrab, député anciennement LREM, est apparu pour la première fois à la télévision.

"Il y a eu un temps pour panser mes plaies, j'en ai pansé une bonne partie. J'ai une cicatrice d'une vingtaine de centimètres sur le crâne. Maintenant, je panserai mes plaies psychologiques."

Un hématome "gros comme une aubergine"

Hospitalisé, Boris Faure avait été victime d'un traumatisme crânien majeur après avoir reçu des coups de casque de moto, nécessitant une opération en urgence. Il avait été placé en soins intensifs. Quelques jours après l'agression, pour laquelle M'jid El Guerrab avait été mis en examen pour violences volontaires avec arme, ce dernier avait annoncé se retirer du parti La République en Marche.

"Une opération au cerveau, c'est lourd", a rappelé le socialiste. Boris Faure a également indiqué avoir eu un hématome "gros comme une aubergine". "Il y a encore dix jours, dès que je faisais le moindre effort, si je lisais quelques pages d'un livre, si je sortais dans le jardin, j'étais immédiatement obligé de me reposer" et de faire "de longues siestes", a-t-il expliqué. "Je vais devoir m'occuper dans les semaines qui viennent à poursuivre ma convalescence." Mais il a également assuré qu'il comptait reprendre une activité professionnelle "début novembre".

"Quelque chose d'insensé dans cette scène"

Le responsable politique de gauche est revenu sur son agression. "Le coup porté a été extrêmement fort, extrêmement violent."

"Il y a quelque chose d'insensé dans cette scène, je ne m'explique toujours pas la violence de mon agresseur et ce sera à lui de l'expliquer, j'espère que le procès le permettra (…) Je ne suis pas ici pour commenter à sa place son geste."

Boris Faure a par ailleurs tenu à démentir les accusations de M'jid El Guerrab à son encontre. Le député aurait expliqué à la police avoir été agressé et insulté par son adversaire politique. "Il n'y a eu ce jour-là de ma part ni violence, ni agression physique, ni agression verbale, ni provocation". "Evidemment, aucun propos raciste", a-t-il ajouté, dénonçant des changements de version de la part du député LREM et de la "diffamation".

"L'acte de mon agresseur, c'est un acte isolé"

Les violences physiques et verbales sont "insupportables" et "inacceptables", a insisté Boris Faure, indiquant que "ce n'est pas la politique, ça ne se passe pas comme ça." Il a par ailleurs tenu à ne pas jeter l'opprobre sur l'ensemble de la classe politique. "L'acte de mon agresseur, c'est un acte isolé, exceptionnel, je ne ferai jamais d'amalgames" avec les nouveaux élus LREM, dont il a reçu "beaucoup" de témoignages de soutien. 

Boris Faure n'a pas pour autant demandé la démission de M'jid El Guerrab. "Ce n'est pas mon rôle." Mais c'est, selon lui, à ses électeurs de choisir de lui "retirer leur confiance".

"C'est la photo d'un homme vivant"

Boris Faure a posté lundi sur les réseaux sociaux une photo de sa blessure, accompagnée d'un court texte dans lequel il explique sa décision d'avoir publié cette image.

"La cicatrice est impressionnante. Elle dit un peu de la violence de l'agression. Même si la cicatrisation a fait son oeuvre. J'ai hésité à mettre cette photo sur le réseau. Nul exhibitionnisme ou morbidité. C'est la photo d'un homme vivant, dont la convalescence avance. Un homme reconnaissant aux médecins qui l'ont sauvé. Qui donne l'accolade symbolique à celles et ceux qui l'ont soutenu dans l'épreuve."

Céline Hussonnois-Alaya