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Le PS cherche la bonne parade face au Front national

Les dirigeants du Parti socialiste cherchent depuis une semaine le moins mauvais moyen de répondre à Marine Le Pen, qui a établi un parallèle entre les prières de fidèles musulmans dans la rue et l'Occupation. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

Les dirigeants du Parti socialiste cherchent depuis une semaine le moins mauvais moyen de répondre à Marine Le Pen, qui a établi un parallèle entre les prières de fidèles musulmans dans la rue et l'Occupation. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau - -

par Laure Bretton PARIS (Reuters) - Les dirigeants du Parti socialiste cherchent depuis une semaine le moins mauvais moyen de répondre à Marine Le...

par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - Les dirigeants du Parti socialiste cherchent depuis une semaine le moins mauvais moyen de répondre à Marine Le Pen, qui a établi un parallèle entre les prières de fidèles musulmans dans la rue à l'Occupation.

Dans un premier temps, le PS a vivement condamné les propos de la vice-présidente du Front national, en se plaçant sur le terrain de la morale politique.

Il a ensuite tenté de corriger le tir pour avancer, timidement, des propositions sur le fond, parant les attaques de ceux qui, à droite, accusent la gauche de laisser monter le Front national à dessein.

"Il faut trouver des solutions", a fait valoir mercredi le porte-parole du PS, Benoît Hamon, qui avait dénoncé samedi une "insulte à l'Histoire de France", lors d'une convention du parti réunie à Paris.

"Il faut arriver à une discussion, à une négociation avec un calendrier, un échéancier pour trouver des solutions en termes d'espace dans lesquels les fidèles peuvent exercer leur culte", a-t-il ajouté sur BFM TV et RMC.

Les prières dans la rue, en raison de mosquées trop petites, "sont des situations qui ne sont pas tolérables beaucoup plus longtemps", a insisté Benoît Hamon.

Pour certains au PS, se cantonner à la condamnation apporte de l'eau au moulin du Front national, qui capitalise sur une position "anti-élites".

"Il ne faut pas chercher à gagner des points sur le discours moralisant", estime un "présidentiable".

"La bonne réponse se trouve entre deux bornes: éviter la manipulation politique et apporter des réponses concrètes comme la construction de mosquées", ajoute un cadre du PS.

NE PAS "MONTER LES PROBLÈMES EN ÉPINGLE"

Mais on retombe alors sur les questions de financement des lieux de culte pour les musulmans, qui se heurte à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, inscrite dans la loi depuis 1905.

Lundi soir, le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, a dénoncé un discours du Front national "de plus en plus à droite" et "ouvert" selon elle par Nicolas Sarkozy avec le débat sur l'identité nationale.

Marine Le Pen, candidate à la succession de son père à la tête du Front national, "n'apporte aucune solution. Les solutions, nous sommes en train de les trouver", a assuré la maire de Lille sur Public Sénat sans plus de détail.

Pour Ségolène Royal, "il faut que la République impose le respect mutuel": respect de ceux qui veulent "exercer tranquillement leur religion et il faut qu'il y ait des lieux fermés pour cela" et respect des riverains "qui ont droit à la tranquillité".

L'ancienne candidate à l'Elysée, qui estime avoir gardé intact son lien avec les classes populaires depuis 2007, prône des "solutions sensées et non polémiques".

"C'est le rôle d'un Etat républicain de régler ces problèmes avant qu'ils ne s'exacerbent et qu'ils ne montent les gens les uns contre les autres", a estimé la présidente de la région Poitou-Charentes lors d'une rencontre avec des journalistes à Paris. "Il n'y a aucune raison de monter ces problèmes en épingle, de les instrumentaliser, de faire peur."

Edité par Patrick Vignal