Le PS à l'offensive sur le droit de vote des étrangers

Le Parti socialiste appelle les parlementaires à oublier les affrontements partisans pour favoriser l'adoption de la réforme permettant le droit de vote aux élections locales pour les étrangers non communautaires, promesse de François Hollande. /Photo d'a - -
PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste appelle les parlementaires à oublier les affrontements partisans pour favoriser l'adoption de la réforme permettant le droit de vote aux élections locales pour les étrangers non communautaires, promesse de François Hollande.
Cet engagement de campagne semble bloqué, faute pour la gauche de pouvoir réunir la majorité des trois cinquièmes des parlementaires réunis en Congrès, ce dont l'exécutif veut vérifier la faisabilité avant d'aller de l'avant.
Mais Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, tente de rallier à sa cause des élus centristes et humanistes après que le groupe socialiste a demandé mardi, à l'unanimité, au gouvernement de relancer cette réforme d'ici l'été prochain.
"Tous les grands progrès collectifs ont été portés dans notre pays par des femmes et des hommes de bonne volonté, qui ont su faire prévaloir l'unité nationale sur les affrontements partisans", écrit-il dans une lettre adressée mercredi à tous les parlementaires.
Selon le chef de file du PS, "accorder le droit de vote aux étrangers est une arme pour lutter contre le repli identitaire et la fragmentation de la société comme de la Nation".
"Le droit de vote ne peut que renverser la tentation du refuge communautaire en étant une clé de l'intégration!", ajoute-t-il.
La réforme, qui nécessite une révision de la Constitution, est confrontée à un obstacle constitutionnel, le texte devant être soumis, pour son adoption définitive, à un référendum ou au Congrès réuni à Versailles.
LE GOUVERNEMENT ATTEND
François Hollande avait donc semblé l'enterrer à la mi-novembre en indiquant que le gouvernement ne déposerait un texte que "si la perspective de son adoption est réunie".
Le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a indiqué mercredi que l'exécutif n'avait pas changé d'avis.
"On enregistre pour le moment positivement la mobilisation du groupe" afin de réunir la majorité nécessaire, a-t-il dit mercredi lors d'un point de presse. "Naturellement, le jour où on a l'assurance (...) que cette majorité existe alors ce texte sera inscrit de manière tout à fait prioritaire."
L'opposition de droite et du centre étant opposée à ce projet, les socialistes estiment qu'il leur manque 30 à 50 voix pour pouvoir le faire adopter.
Ils estiment cependant que le gouvernement doit aller de l'avant en préparant un projet de loi.
"Nous considérons que ça vaut le coup de se battre (sur ce sujet) idéologiquement et d'aller chercher la majorité qui manque aujourd'hui au Congrès", a affirmé mardi Thierry Mandon, porte-parole du groupe PS de l'Assemblée.
"Les seules batailles que l'on perd sont celles qu'on ne mène pas", a-t-il ajouté.
"J'appelle tous les démocrates et les humanistes à se rassembler autour d'une grande loi de progrès, d'égalité, de fraternité", écrit pour sa part Harlem Désir.
Gérard Bon, avec Emile Picy, édité par Yves Clarisse