BFMTV
Politique

Le président du Sénat Gérard Larcher ne participera pas au Conseil national de la refondation

Le président du Sénat Gérard Larcher le 15 octobre 2021 à Paris

Le président du Sénat Gérard Larcher le 15 octobre 2021 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Gérard Larcher estime que l'initiative du président de la République "ne peut parvenir à une rénovation de la démocratie", rapportent Le Figaro et France info.

Il dit non. Selon les informations de France info et du Figaro, le président du Sénat, Gérard Larcher, refuse de participer au Conseil national de la refondation (CNR), fait-il savoir dans un courrier adressé au président de la République il y a quelques jours.

Le lancement du CNR, annoncé par Emmanuel Macron en juin 2022 pendant la campagne des législatives a pour but "d'atteindre" cinq objectifs, qui toucheront au pouvoir d'achat, à l'écologie ou à l'avenir des institutions. Mais selon Gérard Larcher, cette initiative est vaine.

"Je pense que cette instance ne peut parvenir à une rénovation de la démocratie à laquelle vous aspirez", écrit le président du Sénat, rapportent nos confrères.

La crainte d'un "contournement du Parlement"

"Le risque de confusion que le Conseil national de la refondation recèle et les incertitudes qui demeurent sur son rôle véritable, est perçu comme une forme de contournement du Parlement, c'est-à-dire de la représentation nationale. La loi ne se vote qu'au Parlement et les parlementaires, par l'intermédiaire de leurs groupes politiques, ne peuvent se voir engagés dans un exercice indéterminé de co-construction de la loi en dehors du Parlement", rappelle notamment Gérard Larcher.

Le deuxième personnage de l'État n'est pas le seul à voir d'un mauvais oeil cette initiative d'Emmanuel Macron. Il y a quelques semaines, le patron des Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, avait qualifié le CNR d'un de ces "bidules macroniens pour contourner et affaiblir le Parlement."

De nombreuses critiques

"On ne participera pas, c’est une escroquerie, c’est encore un machin de plus, un bidule de plus en France", avait de son côté lancé la porte-parole du RN, Laure Lavalette. À gauche, les critiques sont aussi vives. La CGT a qualifié de "provocation" cette "référence par un acronyme au Conseil national de la Résistance".

"Emmanuel Macron veut décider tout seul et va créer une nouvelle usine à gaz avec ce Conseil national de la refondation", avait lancé en juin au micro de France info Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT chargée des retraites et de la protection sociale

"Le Conseil national de la Résistance a créé la Sécurité sociale, et monsieur Macron veut la détruire et détruire les droits à la retraite", avait-elle déclaré.

Ariel Guez