Le PDG de Veolia menacé, Jean-Louis Borloo serait pressenti

L'ancien ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo pourrait prendre la direction du groupe Veolia. Gauche, centre et FN s'insurgent contre cette éventuelle nomination, tandis que Nicolas Sarkozy dément en être à l'origine.

La perspective, rapportée lundi dans la presse, d'un éventuel remplacement de l'actuel PDG de Veolia Environnement par l'ancien ministre Jean-Louis Borloo sous la pression du président d'EDF sème le doute parmi les investisseurs sur la pérennité du plan de redressement lancé par l'actuelle direction. Prié de dire si l'Elysée est derrière une éventuelle nomination à Veolia, le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy a répondu sur BFM TV : "C'est absurde."

L'action Veolia en baisse

Mise à part la candidature de Jean-Louis Borloo, ancien ministre de l'Ecologie qui a renoncé en octobre à sa candidature à l'élection présidentielle, trois autres noms circulent, selon le quotidien Les Echos : Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts (CDC) jusqu'au 7 mars mais dont l'entourage dément tout contact, Jacques Veyrat, ex-patron de Louis Dreyfus, et Daniel Bouton, ancien PDG de la Société générale. En Bourse, à 13h50, l'action Veolia perdait 3,96% à 9,206 euros, accusant la plus forte baisse de l'indice CAC 40 qui progressait de son côté de 0,87%.

« Les politiques n'ont pas à rentrer dans les affaires »

La personnalité de Jean-Louis Borloo, qui ne dispose pas d'expérience directe à la tête d'un grand groupe industriel, suscite également des interrogations alors que sa dimension politique est critiquée dans le contexte de la campagne présidentielle.

"Borloo n'a jamais dirigé une entreprise. Il n'est pas plus compétent que mon voisin", commente un vendeur d'une maison de courtage qui, comme d'autres professionnels, requiert l'anonymat sur cette question devenue politique, ironisant également sur "le fait du prince".

La porte-parole du candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, a qualifié de rumeurs les discussions évoquées par la presse entre le chef de l'Etat et Henri Proglio, lors d'un voyage en avion entre Paris et Bourgoin-Jallieu où le président a annoncé le sauvetage de l'entreprise Photowatt par EDF. Contactés par Reuters, des porte-parole de Veolia et d'EDF n'ont pas souhaité commenter ces informations. Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès de Jean-Louis Borloo.

Le candidat socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande, s'est insurgé contre ce qui serait à ses yeux une confusion des genres : "Dans quel monde est-on, où par des arrangements ou des conciliabules, des compromis établis dans je ne sais quel avion, je ne sais quel déplacement, le candidat sortant et le président actuel d'EDF changeraient le PDG de Veolia pour mettre une personnalité politique parce que ça arrangerait à un moment de la campagne présidentielle", a-t-il déclaré lors d'un déplacement à Bonneuil-sur-Marne, en banlieue parisienne. "Les personnalités politiques n'ont pas à rentrer dans les affaires alors qu'elles ont renoncé a être candidats à l'élection présidentielle. Personne ne peut admettre cette confusion-là."