Le maire de Sevran en grève de la faim pour obtenir des aides

Stéphane Gatignon, maire EELV de Sevran - -
Stéphane Gatignon, le maire EELV de Sevran, ville de Seine-Saint-Denis en difficulté financière, a débuté ce vendredi une grève de la faim devant l'Assemblée nationale pour demander une revalorisation des dotations financières pour sa commune. « Les pétitions et les discours, ça ne suffit pas », a déclaré Stéphane Gatignon devant le Palais Bourbon, où une centaine de personnes, des élus et des habitants de Sevran, s'étaient déplacées. « Je reste là jusqu'à mardi et plus s'il le faut », a-t-il ajouté.
« Si nous n'avons pas ces 5 millions d'euros… »
M. Gatignon réclame « une réforme des finances et de la fiscalité locales », notamment une revalorisation de la dotation de solidarité urbaine (DSU), qui doit être votée mardi à l'Assemblée. Le 19 octobre, il avait envoyé une lettre aux parlementaires pour réclamer une aide exceptionnelle de cinq millions d'euros pour sa commune, à laquelle des banques refusent de faire crédit, sous peine de « mettre la clé sous la porte ». « Si nous n'avons pas ces 5 millions d'euros, nous ne pourrons pas avoir des emprunts de la Caisse des dépôts et nous ne pourrons pas payer les entreprises qui travaillent actuellement pour nous », a-t-il expliqué ce vendredi, assis dans une tente déployée par ses partisans devant l'Assemblée nationale.
« Nous ne sommes pas des territoires parias »
La DSU, qui a atteint 1,37 milliard d'euros en 2012, doit progresser de « 120 millions d'euros » en 2013, avait indiqué le ministre délégué à la Ville, François Lamy, dans un courrier adressé fin octobre à M. Gatignon, précisant également que « la dotation de développement urbain (DDU) », réservée aux 100 villes les plus pauvres, serait « reconduite à hauteur de 50 millions d'euros ». M. Gatignon demande une hausse de 180 millions d'euros de la DSU, montant qui selon lui doit en outre être réservé aux communes éligibles à la DDU. Il réclame aussi le doublement de la DDU « de 50 à 100 millions d'euros ». « Pendant que nous nous battons à l'euro près, il n'y a jamais eu autant d'inégalités entre les territoires », souligne-t-il dans une déclaration distribuée vendredi. « Nous ne sommes pas des territoires parias, des zones de relégation »