Le gouvernement promet de s'opposer à tout blocage

Gendarmes devant la raffinerie de Fos-sur-Mer. Le gouvernement promet d'empêcher un blocage du pays par les opposants à la réforme des retraites qui poursuivent lundi leur mouvement. /Photo prise le 15 octobre 2010/REUTERS/Jean-Paul Pélissier - -
PARIS (Reuters) - Le gouvernement promet d'empêcher un blocage du pays par les opposants à la réforme des retraites qui poursuivent lundi leur mouvement.
Les 12 raffineries françaises ont reconduit la grève et des barrages filtrants, des blocages de sites et des opérations "escargot" ont été signalés dans plusieurs régions.
"Le gouvernement est responsable, il n'y aura aucun blocage", a dit le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, sur RTL. "Il n'y aura pas de blocage pour les entreprises, pas de blocage pour les transports, pas de blocage pour les usagers de la route."
Le Premier ministre, François Fillon, a lancé dimanche un avertissement aux protestataires. "Je ne laisserai pas bloquer notre pays, je ne laisserai pas l'économie française étouffée par un blocage de l'approvisionnement en carburant", a-t-il dit.
"Le droit de grève, ce n'est pas le droit d'empêcher l'accès à un dépôt de carburant, ça c'est une action illégale."
Le Centre national d'information routière a fait état lundi de barrages filtrants et d'opérations escargot dans le Nord, le Maine-et-Loire et l'Ile-de-France.
Un responsable CGT a annoncé à Reuters que les 12 raffineries françaises avaient reconduit la grève. "Tant que le gouvernement ne bougera pas, on ne bougera pas", a-t-il dit.
Le carburant manque dans certaines stations-service mais le gouvernement se veut rassurant. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a assuré que le pays dispose de stocks suffisants pour éviter une pénurie.
Pour François Hollande, ex numéro un du PS, "le Premier ministre hier n'a pas été ferme, il a été fermé".
"Il y a un mouvement qui se durcit incontestablement, je ne comprends pas l'attitude du Premier ministre", a-t-il ajouté sur Radio classique.
Ségolène Royal, ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle, a dit pour sa part: "Personne ne souhaite le blocage d'un pays".
"Il y a une façon très simple de lever ce blocage, c'est de reprendre le dialogue", a-t-elle ajouté sur Europe 1.
Les syndicats appellent à une nouvelle journée de grèves et de manifestations mardi contre la réforme qui relève de 60 à 62 ans l'âge légal de départ en retraite, et que le Sénat doit en principe voter mercredi.
Mais ce vote pourrait être à nouveau retardé.
Prié de dire s'il aurait bien lieu mercredi, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a déclaré lundi sur Canal+ : "Nous verrons, les débats avancent, il n'y a pas de précipitation.
"Le texte sera adopté dans la semaine", a-t-il ajouté.
Jean-Baptiste Vey, avec Service France, édité par Patrick Vignal