Le gouvernement instrumentalise la sécurité, selon Cohn-Bendit

Daniel Cohn-Bendit a fustigé mercredi les récentes initiatives de la majorité en matière de lutte contre l'insécurité, accusant Nicolas Sarkozy d'instrumentaliser ce thème "pour des raisons électorales". /Photo d'archives/REUTERS/Philippe Wojazer - -
PARIS (Reuters) - Daniel Cohn-Bendit a fustigé mercredi les récentes initiatives de la majorité en matière de lutte contre l'insécurité, accusant Nicolas Sarkozy d'instrumentaliser ce thème "pour des raisons électorales".
"Je crois que le président de la République et son ministre de l'Intérieur font n'importe quoi. Ils font des coups, ils essayent de frapper l'opinion publique", a déclaré le député européen sur France 2.
"Nicolas Sarkozy est quand même responsable de la sécurité depuis huit ans (...) Et s'il y a des problèmes de sécurité, c'est justement parce qu'il n'a aucune stratégie à long terme", a poursuivi le dirigeant d'Europe Ecologie.
"Le président instrumentalise le problème de la sécurité pour des raisons électorales, non pas pour trouver des solutions", a-t-il encore expliqué.
Décrivant un gouvernement qui agite "une baguette magique qui ne fonctionne pas", Daniel Cohn-Bendit n'a pas épargné non plus l'opposition, qu'il juge silencieuse par rapport aux dernières initiatives de la majorité.
"A gauche c'est la même chose, on dit 'C'est détestable ce que fait Sarkozy', mais en fait on avance très peu de propositions. On ne monte pas au créneau. On ne se bat pas", a-t-il dit.
"IL FAUT CHANGER LES CHOSES"
Concernant la proposition du ministre de l'Industrie Christian Estrosi de sanctionner les maires qui se montreraient laxistes sur le plan de la sécurité, l'ancien leader du mouvement de Mai-68 a estimé qu'aucun maire, "qu'il soit de droite ou de gauche", ne souhaite que sa ville soit en proie à l'insécurité.
Daniel Cohn-Bendit a par ailleurs qualifié l'idée de déchoir de leur nationalité certains Français d'"absurde et "irréalisable".
"Tout le monde sait qu'on ne peut pas. On essaye de frapper les esprits (...) Alors pourquoi nous embêter pendant des heures avec un problème qui n'a aucune solution ?", s'est-il interrogé.
Evoquant l'avenir de son mouvement Europe Ecologie, dont les membres seront réunis à partir de jeudi à Nantes avec les Verts pour des "Journées d'été", il s'est dit confiant.
"Je crois que depuis les élections européennes, depuis les régionales, beaucoup de militants écologistes se sont aperçus qu'il y a urgence. Il faut changer les choses. Et si on veut peser sur la transformation écologique, on a besoin de quelque chose comme Europe Ecologie", a-t-il expliqué.
S'il a décrit Eva Joly comme une potentielle "bonne candidate" pour l'élection présidentielle de 2012, Daniel Cohn-Bendit a déclaré qu'il souhaitait "d'abord régler le problème des législatives", où un "accord avec le PS" sera selon lui nécessaire.
Olivier Guillemain, édité par Yves Clarisse