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Le gouvernement contre-attaque et invoque la loi sur les Roms

Contrôle policier dans un camp de Roms à Aix-en-Provence. Le gouvernement s'est employé mercredi à défendre son traitement de la minorité Rom, très critiqué, et a fait valoir qu'il ne faisait qu'appliquer la loi en renvoyant chez eux des immigrés sans-pap

Contrôle policier dans un camp de Roms à Aix-en-Provence. Le gouvernement s'est employé mercredi à défendre son traitement de la minorité Rom, très critiqué, et a fait valoir qu'il ne faisait qu'appliquer la loi en renvoyant chez eux des immigrés sans-pap - -

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français s'est employé mercredi à défendre son traitement de la minorité Rom, très critiqué, et a fait valoir...

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français s'est employé mercredi à défendre son traitement de la minorité Rom, très critiqué, et a fait valoir qu'il ne faisait qu'appliquer la loi en renvoyant chez eux des immigrés sans-papiers.

Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel et les ministres Brice Hortefeux, Eric Besson et Pierre Lellouche, tous trois impliqués dans ce dossier, ont tour à tour rappelé dans les médias qu'ils mettaient en oeuvre des dispositions adoptées il y a plusieurs années, lorsque Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin étaient à Matignon.

Les deux anciens Premiers ministres de Jacques Chirac ont publiquement critiqué le durcissement de la politique de Nicolas Sarkozy contre les Roms, dont 630 ont été renvoyés dans leurs pays d'origine depuis la fin juillet, selon le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.

"Ça appartient à une politique qui est simple : de faire respecter la législation que nous avons adoptée", a dit Brice Hortefeux sur RTL.

Pour Luc Chatel, "la France doit pouvoir (...) accueillir des flux migratoires, mais en même temps elle doit être extrêmement ferme en matière d'immigration irrégulière. Et c'est ce que nous faisons aujourd'hui", a-t-il dit sur France 2.

Brice Hortefeux a également laissé entendre que cela participait de la lutte du gouvernement contre la délinquance, faisant un lien entre l'insécurité et la présence de Roms sur le territoire français.

"J'observe par exemple que, l'année dernière, la délinquance issue de membres de nationalité roumaine avait augmenté de 138% à Paris. Il n'était donc pas question pour moi de faire comme si ça n'existait pas", a-t-il dit.

MINISTRES ROUMAINS À PARIS

Quelques minutes plus tard sur RFI, le ministre de l'Immigration Eric Besson a également fait référence à ces chiffres, sans les mentionner.

"Il y a des problèmes de délinquance, c'est une évidence. Je ne dis pas (...) une seconde tous les Roumains ou Bulgares dits Roms sont agents de délinquance et en même temps (...), c'est un fait. Ça ne veut pas dire stigmatiser, ça ne veut pas dire généraliser", a dit Eric Besson.

Deux secrétaires d'Etats roumains - à la sécurité publique et à l'insertion des Roms - devaient rencontrer mercredi à 14h30 Brice Hortefeux, Eric Besson et le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche.

"Je souhaite qu'avec le gouvernement roumain nous changions d'étape", a dit Pierre Lellouche sur France info.

La France accuse la Roumanie de ne pas aider les Roms à s'intégrer dans leur propre pays, où ils sont victimes de discriminations, malgré d'importantes aides de l'Union européenne.

"Il faut que le gouvernement roumain considère que c'est une priorité nationale et que s'il le fait pas, il y a des choses qui vont se passer", a dit Pierre Lellouche, rappelant qu'il avait déjà menacé Bucarest et Sofia de bloquer leur entrée dans l'espace de libre circulation Schengen, prévue en 2011.

Clément Guillou, édité par Grégory Blachier