Le FN est le premier parti… de Brignoles

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Le triomphe du FN à Brignoles était attendu. Son candidat avait une avance importante et de toute façon, le parti de M. Le Pen crie toujours victoire : même quand il est battu, il veut apparaître gagnant – et les commentateurs vont (trop) souvent dans ce sens. Cela dit, la victoire de Brignoles n’est pas contestable ; elle est logique (compte tenu du 1er tour), elle est nette ; mais elle mérite d’être ramenée à de justes proportions. Il est vrai que le FN a doublé hier le nombre de ses conseillers généraux : il en avait un et maintenant, il en a 2… sur 4000 cantons !
Vous voulez dire qu
Le contexte local a joué, y compris le fait qu’on votait pour la 3è fois en 3 ans. Il n’empêche qu’il y a des leçons à tirer. La 1ère est la faiblesse de la gauche, éliminée au 1er tour. C’est forcément un effet de l’impopularité de F. Hollande, mais il faut le relativiser car le candidat était communiste – et en plus, les Verts en ont présenté un contre lui. L’autre leçon est pour l’UMP, dont le score était lamentable dimanche dernier ; la hausse de la participation lui a permis de doubler son score mais pas de doubler le FN, qui lui aussi, a gagné des voix. Ça prouve que le rejet du FN reste un facteur de mobilisation mais que l’effet repoussoir n’est plus systématique.
Marine Le Pen s
C’est aussi pertinent que d’annoncer la mort du FN à chaque fois qu’il perd une élection (et comme vous savez, ça arrive encore…). A Brignoles, le front républicain a été défait mais il a existé. Toute la gauche a appelé à voter pour l’UMP et dans une certaine mesure ça a fonctionné – mais moins qu’ailleurs car le FN est bien implanté dans le Var et que, pour les électeurs (de droite ou de gauche), il est de plus en plus dur de voter pour l’adversaire, même pour faire barrage au FN. M. Le Pen passe son temps à dénoncer l’« UMPS » mais dans l’électorat, le fossé se creuse entre l’UMP et le PS.
Vous disiez la semaine dernière qu
Dali avait fait de la gare de Perpignan le centre du monde, Brignoles peut passer pour la capitale (politique) de la France. Ce qui est sûr, c’est que le déluge de sondages, d’enquêtes et de discours alarmistes sur la montée du FN ne l’a pas fait reculer. Surtout, ce catastrophisme médiatique tranche avec la désertion des politiques à Brignoles. Aucun leader de l’UMP ni de la gauche n’est venu faire campagne sur place. On ne peut pas à la fois crier au loup et ne rien faire pour le chasser. A Brignoles comme ailleurs, le FN est observé avec une mauvaise focale… et par beaucoup de faux-culs !
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