Le Conseil des ministres adopte une prolongation de sept mois de l'état d'urgence

Bernard Cazeneuve à l'Elysée, en compagnie de Jean-Jacques Urvoas et Bruno Le Roux. - Capture d'écran BFMTV
Flanqué de Jean-Jacques Urvoas, le Garde des Sceaux, et de Bruno Le Roux, désormais ministre de l'Intérieur, le chef du gouvernement, Bernard Cazeneuve, a pris la parole à l'Elysée à l'issue d'un Conseil des ministres exceptionnel. Le Premier ministre a annoncé que les participants de cette réunion s'étaient accordés autour d'un projet de loi visant à prolonger de sept mois l'état d'urgence.
Jusqu'au 15 juillet 2017
Si le texte est voté par les parlementaires la semaine prochaine, l'état d'urgence s'étendrait jusqu'au 15 juillet 2017. Il s'agit de faire face à la menace terroriste dans le contexte particulier de la période électorale qui occupera les Français jusqu'à la fin du printemps.
Visiblement soucieux d'écarter les critiques entourant le maintien de l'état d'urgence, Bernard Cazeneuve a rappelé durant son discours que le péril djihadiste persistait "à un niveau particulièrement élevé" en France. Il a, de surcroît, précisé que le texte avait été examiné par le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative du pays.
Des chiffres pour convaincre
L'efficacité du dispositif ressortant de l'état d'urgence a parfois été remise en cause. De plus, les associations pointent régulièrement les abus éventuels liés à cette période d'exception. Pour convaincre tout de même de la nécessité de sa prolongation, Bernard Cazeneuve s'est appuyé sur une kyrielle de chiffres:
"L'état d'urgence a amplement démontré son efficacité. En un an, 4.194 perquisitions ont ainsi pu être réalisées, conduisant à 517 interpellations, 434 gardes à vue et à la saisie de près de 600 armes dont 77 armes de guerre."
Le chef du gouvernement a réaffirmé que 17 projets d'attentats avaient été déjoués en France ces derniers mois. Bernard Cazeneuve a d'ailleurs voulu faire le point sur la galaxie djihadiste menaçant le pays. Selon lui, 700 "Français ou résidents habituels de la France" sont actuellement en Syrie ou en Irak. Le nombre s'élève même à plus de 2.000 personnes si on y ajoute les velléités de départs et les retours. 222 Français sont déjà morts dans ces régions au préalable en défendant les couleurs noires de Daesh.