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Politique

Le CDI bientôt accessible aux intérimaires

Les agences d'intérim s'engagent à ce que ce nouveau contrat de travail soit signé d'ici trois ans par 20 000 salariés, parmi les 2 millions d’intérimaires.

Les agences d'intérim s'engagent à ce que ce nouveau contrat de travail soit signé d'ici trois ans par 20 000 salariés, parmi les 2 millions d’intérimaires. - -

Patronat et syndicats ont signé jeudi un accord permettant à une minorité d'intérimaires d'accéder à un contrat à durée indéterminée (CDI). Objectif : 20 000 intérimaires en CDI d'ici trois ans. Un accord gagnant-gagnant, puisque les agences d'intérim verront leurs charges diminuer.

Toujours intérimaires, mais en CDI. Un accord a été trouvé jeudi entre le patronat de l'intérim et trois syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC) pour donner la possibilité à une minorité d'intérimaires d'accéder à un contrat à durée indéterminée (CDI). Les agences d'intérim, représentées par Prism'emploi, s'engagent à ce que ce nouveau contrat de travail soit signé d'ici trois ans par 20 000 salariés, aux profils les plus recherchés parmi les 2 millions de personnes passant chaque année par l'intérim. FO et la CGT ont refusé de signer. L'accord, intervenu au bout de 5 mois de négociation difficile, doit être signé dans l'après-midi. Pour entrer en application, il doit encore faire l'objet d'un arrêté du ministère du Travail, qui jugera si le Code du travail doit être modifié.
Pour François Roux, délégué général de Prism'emploi, il s'agit d'une « évolution historique ». Le CDI va permettre « de concilier plus de sécurité » pour les salariés tout en répondant mieux aux « besoins de flexibilité des entreprises », a ajouté le président de Manpower Alain Roumilhac.

2 millions d’intérimaires

Cette issue permet aux agences d'intérim d'échapper au renchérissement des cotisations chômage sur certains contrats courts, entré en vigueur au 1er juillet et qui leur aurait coûté au minimum 200 millions d’euros. A l'instar de certains pays européens - en Allemagne, le CDI est la forme la plus courante de contrat pour les intérimaires -, la porte vers le CDI est donc désormais ouverte. Mais l'entrée reste bien gardée. Les 6 900 agences de ce secteur, éprouvé par la crise, se réservent le droit de proposer un CDI à leurs éléments aux compétences les plus pointues, dans les secteurs recherchés (restauration, métallurgie, informatique, etc.).
Employés en CDI par les agences, les salariés en intérim ne vivront plus l'incertitude de savoir s'ils retrouveront vite une nouvelle mission et peuvent espérer un accès plus facile au crédit et au logement. Pour François, charpentier-tôlier dans la réparation navale près de Nantes, avec le CDI, « peu d'intérimaires y trouveront leur compte financièrement ». « Mais, à 58 ans, ça devient de plus en plus difficile de trouver des missions », consent-il.
Outre la création d'un CDI, l'accord prévoit d'augmenter la durée d'emploi de certains intérimaires en contrat classique. Les agences s'engagent ainsi sur 40 heures supplémentaires par an pour les 80 000 salariés qui travaillent 800 heures sur l'année (4 mois). Cela représente pour les agences un effort financier de 60 à 70 millions.

Philippe Gril avec AFP