Le baromètre des éditorialistes - "Oui, la démission de Richard Ferrand est une exfiltration"

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Après un mois à la tête du ministère de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand a accepté de quitter le gouvernement pour briguer la tête du groupe LREM à l'Assemblée nationale, à la demande d'Emmanuel Macron.
L'entourage du chef de l'Etat assure que cette décision n'est pas liée aux démêlés de Richard Ferrand avec la justice, dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne. Mais pour les éditorialistes de BFMTV, cette sortie du gouvernement est bien une exfiltration, et permet de réduire l'exposition de Richard Ferrand, dans l'hypothèse où il serait mis en examen.

> Christophe Barbier: "Oui, c'est une exfiltration, et pas discrète"
"C’est une exfiltration, et pas discrète. C’est au vu et au su de toute la nation, annoncé avant même le remaniement. C’est une exfiltration pour que Richard Ferrand puisse répondre tranquillement aux enquêteurs dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. S’il est convoqué une fois, deux fois, dix fois, l’agenda est beaucoup plus souple pour un président de groupe, beaucoup plus invisible, que pour un ministre pour qui chaque convocation devient un incident politique. Par ailleurs, cela le met à l’abri du bouclier de l’immunité parlementaire. Ce n’est pas un bouclier imparable: on peut convoquer sans demander la levée d’immunité parlementaire, des tas d’actes de justice sont possibles malgré l’immunité parlementaire, mais tout de même, cela le protège un peu. Si ça tourne mal et qu’il y a une mise en examen, Richard Ferrand ne démissionnera pas du Parlement. Un parlementaire, présumé innocent et mis en examen, reste parlementaire. Alors que s'il avait été ministre, là il y avait démission, donc il y avait crise."

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