Alors que l'exécutif multiplie les réformes, une large mobilisation rassemblant plusieurs corporations est annoncée ce jeudi. Une semaine sociale à haut risque pour le président et le Premier ministre, mais aussi pour les syndicats et l'opposition, qui doivent montrer qu'ils sont encore capables de mobiliser.
C'est une semaine sociale très chargée qui s'ouvre. Jeudi, les hôpitaux, les écoles, l'administration mais aussi la RATP, les cheminots et les contrôleurs aériens feront bloc pour manifester contre les réformes engagées par le gouvernement.
Sur BFMTV, Christophe Barbier analyse les enjeux de ce rendez-vous à haut risque pour le couple exécutif mais aussi pour les syndicats et l'opposition, qui ont peiné à mobiliser les Français au cours des derniers mois.
>>> Christophe Barbier: "C'est un quitte ou double pour les syndicats"
"C'est un rendez-vous à haut risque car c’est la convergence de plusieurs corporations en colère, qui vont manifester dans le même esprit, même si les cortèges seront séparés. C‘est aussi la convergence de forces syndicales qui ne s’était plus vraiment unies depuis l’automne et le réforme du Code du travail. C’est aussi la convergence de forces politiques, puisqu’on sait qu’il y aura la France insoumise dans la rue, mais aussi le nouveau patron du Parti socialiste Olivier Faure, avec ses troupes. Donc les oppositions essayent de connaître en ce 22 mars, lendemain du printemps météorologique, un printemps politique peut-être plus crédible que celui qu’il y a dans le ciel. C'est un rendez-vous à enjeux pour les syndicats aussi, parce qu’ils ont raté la bataille pour le code du travail, les mobilisations de l’automne. Ils savent qu’un certain nombre de leurs dossiers de revendications sont impopulaires. Je pense notamment à la SNCF qui voit que l’opinion est pour la réforme et surtout opposée à la grève dure qui s’annonce. Donc c’est dangereux pour les syndicats. Il y a un mécontentement dans le pays, rien ne dit que cela va profiter aux syndicats et aux oppositions politiques. Donc c’est un quitte ou double pour les syndicats. Soit c’est le début de quelque chose, d’un printemps social, et alors le coup sera réussi. Soit c’est en fait la queue de comète de cet automne 2017 qui n’avait pas vraiment réussi à bousculer le pouvoir et ce sera un coup d’épée dans l’eau".